Les petites histoires du Musée National de Beyrouth #7
14/04/2022|Anne-Marie Maïla Afeiche
La Muséologie
En 1936, l’art d’exposer les œuvres dans les musées est à l’ordre du jour. Notre futur Musée national alors connu sous le nom de Musée national d’Antiquités et des Beaux-Arts est en cours de construction. Son Comité général suit assidûment l’évolution du travail et a chargé l’Emir Maurice Chéhab d’aménager de manière scientifique la collection d’antiquités dans les salles des trois étages conçues par les architectes Antoine Nahas et Pierre Leprince Ringuet. En mai 1936, émerge toutefois l’idée de solliciter l’aide d’un spécialiste venu de Belgique, Henry Lacoste, architecte, enseignant à l’Université des Beaux-Arts de Bruxelles, qui fournirait un plan d’exposition des chefs-d’œuvre. En 1938 ses plans seront d’ailleurs adoptés pour l’aménagement du sous-sol. La muséologie est alors une Science nouvelle qui suscite beaucoup d’intérêt en Europe, notamment après la conférence qui lui est consacrée à Madrid en 1934 intitulée Muséographie, Architecture et Aménagement des musées d’art.
À Beyrouth, tout est mis en œuvre pour hâter l’achèvement de la construction du musée et la commande du mobilier et des vitrines où seront présentés les précieux objets de la collection nationale. Le programme architectural imposait alors des conditions d’exposition spécifiques : le rez-de-chaussée, hall central éclairé par une verrière, recevrait les statues monumentales, les sarcophages volumineux, les stèles et mosaïques. La galerie périphérique du premier étage exposerait quant à elle, dans ses nombreuses vitrines, les pièces de plus petites dimensions, silex, verres, figurines et récipients en terre cuite, divers objets en pierre ou en métal ainsi que les précieux bijoux, Enfin, le sous-sol sera destiné à l’art funéraire ainsi que défini par Maurice Chéhab: « Notre effort principal a porté sur l’aménagement du sous-sol réservé tout entier à l’art funéraire. Quand nous l’avons reçu, il se composait d’un immense caveau plafond soutenu par de maigres piliers et ne prenant le jour qu’à travers d’étroites lucarnes. Tout un travail de cloisonnement nous a permis de tirer parti de cet espace pour l’adapter à l’exposition des diverses séries de nos sculptures funéraires. Le sarcophage d’Ahiram dont nous avions envisagé l’installation au rez-de-chaussée a trouvé au milieu de cette crypte la place d’honneur qui lui revient ».
A SUIVRE….
Anne-Marie Maïla Afeiche
Directrice générale
Conseil général des Musées
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