La date du 17 octobre n’a pas réussi à se faire une place dans la longue liste des dates importantes du pays : 13 avril, 7 mai, 4 août, 8 octobre et j’en passe.

Le 17 octobre, date de notre soulèvement, est banalement balayée tout comme l’a été son mouvement. Nous avons pu croire à l’époque que l’on avait enfin le droit de nous exprimer, mais non seulement nous ne l’avons pas eu, on a même rayé le souvenir de cette « révolution » qui passe aujourd’hui inaperçue.

Pour commémorer - 5 ans déjà - cet évènement qui a pu être grisant et qui nous a donné, l’espace de quelques jours uniquement, un espoir fou de voir les choses changer, feuilletez à nouveau nos “Albums de la Révolution”. C’est malheureusement comme si on ouvrait des albums de famille poussiéreux pour retrouver des souvenirs amers presque oubliés de notre passé pourtant si proche.

Aujourd’hui, même si cette affreuse- énième - guerre que nous vivons et tous les problèmes intérieurs du pays nous poussent à perdre espoir, nous sommes bel et bien encore là, sur cette terre d’Orient, nous continuons à vivre, à nous déplacer et à nous exprimer. Pour réunir la scène culturelle et écouter nos ressentis, nous avons demandé aux acteurs de cette scène de partager avec nos lecteurs leurs « Confessions en temps de guerre ». Retrouvez-les, écoutez les mots de chacun d’entre eux et continuons de croire en de meilleurs lendemains, même si les pulsations de l’énergie vitale nous semblent plus faibles que jamais.

« Les guerres détruisent et volent beaucoup de choses précieuses de nos vies » dit Maral Der Boghosian dans ses confessions. C’est vrai. Nous, libanais pouvons en témoigner encore et encore. Mais le cycle de la vie continue inexorablement et pour rendre notre existence plus douce, accrochons-nous à la beauté, sous toutes ses formes, à commencer par celle de la lumière du Liban.