Le nouveau site web Zouroona, lancé il y a un peu plus d’un mois, se définit en triptyque. Label de qualité pour des lieux d’histoire, des projets communautaires et authentiques, la plateforme de réservation, proposant des expériences régionales, est aussi un incubateur de maisons d’hôtes. Mettant en avant certains lieux, elle inspire l’hospitalité et l’accueil des clients. « Le but de Zouroona n’est pas de prendre des lieux établis, qui ont déjà une réputation. C’est d’aller chercher des lieux, de découvrir des maisons qui ont besoin d’accroitre leur visibilité, qui ont besoin de recommandations et de leur assurer l’aspect commercial et marketing » explique Maguy Kostanian, co fondatrice de la plateforme et présidente de l’association « Les Plus Beaux Villages du Liban ».
Zouroona, c’est « visitez-nous » en arabe. « Venez nous voir ! ». Car déplacer le tourisme, le décentraliser, c’est l’essence-même de la plateforme, qui entend mettre en avant les « capabilités » de chaque local, mais également de chaque localité. Cuisine, produits locaux, mais aussi expériences touristiques « autour de la maison », le projet, éco-responsable, entend se positionner à contre-courant du tourisme de masse. Avec une panoplie de prix répondant au marché intérieur, qui régule des maisons d’hôtes accessibles répertoriées sur le site, mais aussi en créant un espace où l’intimité est de mise. Une histoire entre locaux et citadins qui s’enclenche dès les premiers clics. Car sur chaque fiche numérique, c’est une présentation détaillée et une vidéo de l’hôte qui s’affichent, octroyant une touche unique à chaque lieu d’accueil - bâtisse ou encore anciennes écoles restaurées - et invitant par les mots, la voix et les gestes, les touristes, étrangers ou libanais, à découvrir ces coins secrets du Liban.
Pour donner à ces endroits la visibilité qu’ils méritent, Zouroona est en partenariat avec l’ONG qui est elle-même à la source de la naissance du site, « les plus beaux villages du Liban », une association pour la préservation des villages à l’histoire complexe et généreuse. Engagée contre la défiguration du patrimoine rural libanais, le label est aussi la source première dans laquelle vient puiser Zouroona pour entrer en contact avec ces lieux souvent méconnus du grand public. « L’association nous met en contact avec des propriétaires, des guides, des restaurants qui viennent d’ouvrir, et de bouche à oreille, nous rencontrons tout un petit monde qui aimerait intégrer le secteur de l’hospitalité » explique Maguy. « Mais notre champ d’action ne s’arrête pas aux portes de la ville. Récemment, une petite maison transformée en hôtel située à Tyr nous a rejoint. Zouroona est très intéressé par le potentiel des villes millénaires, et nous espérons cibler prochainement tout le territoire libanais ».
In fine, suivant les mots de Maguy Kostanian, Zouroona cherche à mettre en avant le paysage, l’histoire, la ruralité libanaise, dans une perspective saine, respectueuse et digne à la fois pour le local et le visiteur. Ces projets permettront ainsi, l’entreprise l’espère, de décloisonner certaines régions encore très fermées et peu connues des touristes : Akkar, le Sud, ou encore Hasbaya.
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