Les petites histoires du Musée National de Beyrouth #4
30/09/2021|Anne-Marie Maïla Afeiche
Les Préparatifs
Les deux architectes gagnants du concours de construction du Musée national d’Antiquités et des Beaux-Arts, Pierre Leprince Ringuet et Antoine Sélim Nahas, qui résidaient respectivement en France et en Egypte, ne s’installeront pas à Beyrouth pour l’exécution des travaux. Ils en ont informé le Comité fondateur qui, en retour, a exigé qu’ils désignent un architecte pour le suivi du travail, et ce à leur frais et sous leur responsabilité. Ils assurent toutefois qu’ils visiteront périodiquement le chantier. En 1929, le devis remis par le ministère des Travaux Publics pour la construction du futur musée atteint la somme de 35.000 livres turques or. La cérémonie de pose de la première pierre est prévue pour janvier 1930. La frappe d’une médaille, à offrir aux souscripteurs et d’une plaque commémorative sont envisagées à cette occasion. Le sculpteur Youssef Hoyek est en charge de préparer la maquette du tableau de bronze qui portera le nom des fondateurs, bienfaiteurs et donateurs et qui sera apposé à l’entrée du futur musée. C’est par ailleurs ce même sculpteur qui exécutera en 1937 la statue dans l’alcôve située au haut des escaliers qui mènent au premier étage du musée. Il s’agit de la représentation d’une femme vêtue d’une longue robe à plis, les bras levés soutenant le globe terrestre sur lequel sont inscrites les lettres de l’alphabet phénicien : une allégorie de la Phénicie donnant l’alphabet au monde. Cette initiative enclenchée par Charles Corm en juin 1935 fait suite aux fouilles de Byblos et de Ras Shamra, dont les découvertes fournissent « la preuve que le premier alphabet connu dans l’antiquité est bien l’alphabet phénicien »…
De nouveaux membres du Comité Exécutif sont élus à partir de janvier 1930 : Henri Seyrig, Omar Bey Daouk, Youssef Hoyek et l’émir Maurice Chéhab, qui jouera un rôle primordial non seulement comme directeur du musée mais aussi comme bâtisseur de l’Archéologie Libanaise. En 1934, c’est Charles Debbas, Charles Corm et le Révérend Père Mouterde, pour ne citer que ceux-ci qui rejoignent le Comité.
À cette période, se forme également la collection qui sera ultérieurement exposée au musée. Certaines pièces sont achetées du marché des antiquités, ce qui serait pour le moins inconvenant aujourd’hui, comme un buste de Bacchus ou encore une sculpture en ivoire, et ce, après accord du Conseil des Ministres. Ces deux pièces seront d’ailleurs acquises au frais de l’État. Les donations sont encouragées pour étoffer la collection nationale. A cet effet, un accord entre le Comité et la direction du Musée souligne que, tout donateur d’un objet d’art, verra son nom figurer auprès dudit objet.
A SUIVRE….
Anne-Marie Maïla Afeiche
Directrice générale
Conseil général des Musées
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