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Chronique d’un Parisien à Beyrouth # 2

09/03/2022|Jérôme de Rivoyre

UN COIN DE PARADIS.

 

Finalement je me demande si je n'ai pas un peu de sang Levantin qui coule dans mes veines.

 

Mon arrière-grand-père a bien créé des comptoirs Français en mer d’Oman jusqu'en Irak, mon grand-père a bien suivi Lawrence d'Arabie dans ses conquêtes, enfant il me parlait bien de temps à autre en Arabe, mes parents venaient bien assister au Festival de Baalbek... Il y a bien quelque chose entre ma famille et le Moyen Orient.

 

Et à mon tour, poussé par ces souvenirs d'enfance bien ancrés au fond de ma mémoire, je partis jeune visiter cette région du monde dont est issue notre civilisation. Beyrouth, Damas, Le Caire, Jérusalem, je marchai dans les pas d'un glorieux passé et d'une grande Histoire.

 

Sans vouloir offenser qui que ce soit mon cœur pencha pour le Liban. Je le compare toujours à un petit Paradis. On y trouve tout.

 

Riche de ses héritages millénaires, de ses sites archéologiques, de sa Bekaa, de ses montagnes et de son Chouf, je ne me lasse jamais de ces paysages tous tellement différents et pourtant si proches.

 

Qui pourrait rêver mieux que d’être en mesure à une heure de chez soi, de skier, déguster les vins de la plaine de la Bekaa, parcourir les chemins escarpés du Chouf, pique-niquer dans la forêt des Cèdres majestueux dont j’ai ramené une pousse pour la planter en France (rendez-vous dans deux cents ans…). 

 

Et la mer, la Méditerranée, dans laquelle on peut se baigner tant que l’on veut. Se prélasser avec nostalgie au Sporting Club qui n’a sans doute pas changé depuis les années soixante avec ses parasols d’époque, mis à part un coup de peinture annuel sur les balustrades. Et Lazy B qui n’a rien à envier à Bali. Tout était réuni pour tomber sous le charme de ce pays et m'y sentir bien. 

 

Ceci d’ailleurs m’a poussé à prendre des cours de Libanais qui est, pour nous Européens, une langue dite véritablement étrangère … Même une amie Beyrouthine m’a demandé malicieusement comment on pouvait apprendre cette langue qu’elle ne parlait pas elle-même. Humour…

Et Beyrouth. Beyrouth m'a pris, comme tant d’autres, dans ses bras et ne m'a plus lâché. Je me suis doucement laissé faire tellement heureux d’être happé par cette chaleur humaine, cet accueil affectueux, ces contacts directs, cet esprit cosmopolite et créatif, cette joie de vivre où la vie et les gens sont si doux et souriants. Sans oublier ce sentiment de liberté qui n’existe plus en Occident. Ici, tout est possible. 

 

Je ne devais y rester qu’un mois. Cela fait maintenant un an et demi que j’y vis. Pour mon plus grand bonheur. Je ne m’en lasse pas. Cette ville dans laquelle je travaille et déambule, charmeuse, éclectique, offre toujours quelque chose au détour d’une rue. Une boutique de décoration prisée en Europe, un restaurant Arménien, un autre Éthiopien, un salon de thé bio perché au fond d’une improbable impasse, une maison Ottomane aux couleurs vives ou pastels, un jardin à côté d’un gratte-ciel et ces arbres qui, malgré la chaleur accablante de l’été, restent toujours verts. Une énigme… Tout n’est que surprise pour l’œil. 

 

Et le ciel. Parlons-en du ciel. Ce ciel bleu qui vous fait lever de bonne humeur le matin. Ce ciel et sa chaleur qui vous enveloppent tout au long de la journée. Ce ciel d’une immensité bleutée avec une luminosité telle qu’il aurait pu attirer des peintres comme Nicolas de Stael ou Vincent van Gogh.

 

J’aurai réalisé un de mes rêves en habitant ici et je ne me sens pas encore capable d’envisager mon départ. Car on ne quitte pas le Liban. On s’en arrache. Mais heureusement pour moi, ma famille, elle aussi conquise, vient me voir et me revoir. 

 

Inshala !

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