Chronique d’un Parisien à Beyrouth # 6
04/05/2023|Jerome de Rivoyre
L’arrivée à Beyrouth par les airs fait immanquablement penser à l’arrivée sur New York. Ces deux villes qui s’avancent en figure de proue dans la mer avec leurs buildings les pieds dans l’eau sont d’une grande similitude. A la différence près tout de même que Beyrouth a le charme d’une ville européenne avec ses rues sinueuses, improbables, ses squares arborés à côté de petits immeubles de faibles étages accolés à des tours chatouillants le ciel. Contrairement à New York où, à l’instar de nombreuses villes américaines, tout y est bien organisé et quadrillé avec seul Central Park comme bouteille à oxygène. Et aussi avec ce climat ambiant de violence sourde et cette impression de claustrophobie qui plane tant les sommets des immeubles finissent par cacher la lumière et le ciel. La ville qui ne dort jamais manque assurément d’un supplément d’âme…
Entre New-York que j’ai eu la chance d’habiter et Beyrouth où je réside, la capitale libanaise est certainement la ville la plus humaine et la plus chaleureuse des deux. La vie y est douce et ses habitants d’un contact facile sont particulièrement accueillants et bienveillants, toujours prêts à vous rendre service.
Les Beyrouthines, quant à elles, ont le charme de ces beautés Orientales avec leurs longs cheveux bruns ondulés, ébouriffés, ces yeux sombres cernés, ces cils et ces sourcils épais et aussi noirs que l’ébène posés sur un visage au teint pâle. Bref, on craque.
Avec leur grain de peau si particulier, ces jeunes filles et ces femmes sont aussi très coquettes, toujours bien apprêtées, élégantes, bien maquillées avec parfois leurs faux cils et toujours les ongles bien peints. Elles n’ont rien à envier et bien au contraire aux beautés Occidentales.
On les voit déambuler bras dessus bras dessous entre amies dans les rues serpentines de cette ville qui n’arrête pas de se reconstruire et de conquérir la montagne derrière elle après avoir subi les pires outrages.
Revenue à la vie, cette capitale est en perpétuelle reconstruction et se tourne vers l’avenir laissant derrière elles les ombres sombres qui la traversent. Malgré la grave crise que vit le Liban, Beyrouth retrouve aujourd’hui l’allure d’une ville d’Orient avec ses odeurs, ses bruits, où l’on s’interpelle d’un trottoir à l’autre, où les klaxons tiennent lieu de langage, où l’on rit et l’on se dispute sur le même diapason, où les sirènes des portes-containers annoncent leurs arrivées et leurs accostages dans le port. On reconstruit un peu partout après le souffle de cette explosion qui a mis à mal, entre autres, nombre de belles maisons Byzantines dans le quartier de Gemmazeyh et surtout fait des milliers de victimes.
Beyrouth, éternelle pour les uns, évanouie pour les autres, cette ville pleine de charme où se mêlent le chaos et l’onirisme est une ville plurielle et contrastée. Comme la vie !
Insha´llah.
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