Où sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?

L’Agenda Culturel est allé à leur rencontre pour les interviewer et les écouter.

Camille Ammoun, auteur. Vit à Beyrouth.

Comment allez-vous ?

Triste de voir cette guerre, tapie dans les sous-sols et qu'on nous promet depuis vingt ans, finalement sortir de son trou, et je n'ai plus l'innocence de croire que ce sera la dernière. 

De quoi est fait votre quotidien en temps de guerre ?

De mon travail sur les questions de changement climatique, parce que la mesquinerie criminelle de nos guerres n’est rien face à l'urgence existentielle de la crise climatique.

Continuez-vous votre activité artistique ?

Oui, j’écris. J’essaye. Parfois j’y arrive. 

Comment envisagez-vous l’avenir du Liban ?

Trois scénarios : The Good, the Bad and the Ugly. S'ils sont relativement faciles à imaginer, la véritable question réside aujourd'hui dans l'estimation de leurs probabilités respectives.

Pour tromper la peur, que suggérez-vous à nos lecteurs ?

Livres : Tout ce qui vous tombe sous la main, moi, en ce moment je lis Mémoires sauvées de l’eau de Nina Leger (Gallimard 2024). Un grand roman sensible sur l’eau, l’or, les villes, le racisme naïf des pionniers, l’Amérique et le monde. 

Séries : L’humour noir de la minisérie de Russell T Davies, Years and Years (HBO, 2019).

Œuvres musicales : Les trompettes d’Erik Truffaz et d’Ibrahim Maalouf.

Podcasts : Chaleur humaine de Nabil Wakim https://www.lemonde.fr/podcast-chaleur-humaine/

Un dernier mot ?

Oui, un mot : غصَّة

Intraduisible, une émotion autant qu’une sensation, face à l’ampleur des destructions, des vies perdues, des rêves brisés.