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Confessions en temps de guerre : Gisèle Kayata Eid

10/10/2024

Où sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?

L’Agenda Culturel est allé à leur rencontre pour les interviewer et les écouter.

 

Gisèle Kayata Eid, auteure et journaliste, vit entre Beyrouth et Montréal

 

 

Comment allez-vous ?

Je vais bien physiquement, mais intellectuellement, très mal. Ma raison ne me laisse présager rien de bon pour l’avenir du Liban et cela me trouble énormément.

 

De quoi est fait votre quotidien en temps de guerre ?

Comme je me trouve à Montréal, mon quotidien est pratiquement pareil, sauf que je « perds » un temps fou à lire et à écouter les infos concernant le Liban pour essayer de trouver une lueur d’espoir. C’est éprouvant et drainant. Je passe aussi beaucoup de temps à prendre des nouvelles des parents, des amis.

 

Continuez-vous votre activité artistique ?

Oui, bien-sûr. J’écris toujours pour l’Agenda. Je me force à le faire, à m’intéresser à ce qui continue à exister malgré tout comme activités culturelles (évènements, ateliers, préparation de cours)… Mais aucune concentration pour un nouveau livre que j’avais enclenché et surtout aucune envie d’écrire sur ce qui se passe. Le magma dans lequel mes pensées bouillonnent sont difficiles (et inutiles)  à traduire en mots.

 

Comment envisagez-vous l’avenir du Liban ?

Justement pour une fois, je ne l’envisage plus. Déjà après le flop innommable des élections législatives de 2022 mes espoirs sont tombés d’un cran. Aujourd’hui… C’est le néant. Mes pronostics, mes perspectives, mes souhaits sont dans l’attente de la suite sur le terrain.

 

Pour tromper la peur, que suggérez-vous à nos lecteurs comme :

 

Livres :  Je ne sais pas si on peut se concentrer encore sur un livre entier. Moi, je n’arrive plus à alimenter ma rubrique « Gisèle a lu pour vous ». Ma table de chevet est pleine d’ouvrages… Je les ouvre pour aussitôt les refermer et aller à la pêche aux infos.

Series : Les plus légères qu’on puisse voir.

Œuvres musicales : Pour m’endormir, les nuits d’angoisse, de ruminations, j’écoute jusqu’à épuisement « Le canon de Pachelbel » et le « Boléro de Ravel ». La répétitivité des phrases musicales comme à l’infini, finit par avoir gain de cause et calmer mon stress.

Podcasts : Surtout pas encore des paroles, des analyses, des commentaires.

 

Un dernier mot ?

Nous passons par une très mauvaise passe au Liban. Même au Canada, je vibre au rythme de Beyrouth. Nous n’avons aucun choix à part RÉSISTER. Comment, pourquoi… Chacun sait en quoi. Mais résister, croire que ce n’est qu’un sale moment mais que « nous sommes là pour rester ».

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