Où sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?
L’Agenda Culturel est allé à leur rencontre pour les interviewer et les écouter.
Tania Hadjithomas Mehanna, auteure et hypnothérapeute
Comment allez-vous ?
Ça dépend des jours. Parfois mon cerveau reptilien me rappelle combien j’ai peur. Je fais de l’autohypnose ça m’aide beaucoup. Parfois je me dis qu’on est forts et que l’on surmontera tout cela. Mais 50 ans de guerre c’est long quand même.
De quoi est fait votre quotidien en temps de guerre ?
Je ne bouge pas beaucoup de chez moi. J’ai la chance d’habiter en montagne au milieu des arbres. Tous les matins je regarde la lumière et j’essaie de me ressourcer. Je travaille énormément, ce qui me sauve même si j’ai souvent du mal à me concentrer.
Continuez-vous votre activité artistique ?
Ironie de l’histoire, je suis en train d’écrire un guide sur Beyrouth. Plus j’avance, plus je me dis combien ce pays aurait dû être protégé et aimé pour toutes ses magnifiques richesses et son histoire fabuleuse. J’ai peur pour nos vestiges.
Comment envisagez-vous l’avenir du Liban ?
Je crois qu’on est vraiment à un grand tournant de notre histoire. Le plus spectaculaire à mon avis. Il faut faire tabula rasa du vieux système qui ne fonctionne plus depuis longtemps et espérer un homme ou une femme assez forts pour sauver ce qui peut l’être. Ce qui me donne de l’espoir c’est cette formidable humanité qui ne nous a jamais quittés et qui nous permettra, si on nous laisse, rebâtir un Liban solidaire.
Pour tromper la peur, que suggérez-vous à nos lecteurs comme :
Livres : Tous les livres de Christian Bobin pour se réconcilier avec le beau.
Séries : Des films d’amour. Des séries légères et tous les Harry Potter.
Œuvres musicales : J’écoute en ce moment Véronique Sanson et Grand Corps Malade.
Podcasts : J’écoute beaucoup de podcasts d’hypnose et d’astrologie. Mais aussi Bibliomaniacs pour l’amour des livres.
Un dernier mot ?
Je suis fière de faire partie du peuple libanais. Un peuple courageux et plein d’empathie. Nous avons réussi à garder nos valeurs humaines malgré toutes les horreurs que nous avons subies.
ARTICLES SIMILAIRES
Chou Ostak Michel Abou Jaoude ?
23/12/2024
Le monsieur à la bière
Ramzi Salman
23/12/2024
Marjorie Bertin et Fayrouz, une histoire d’amour à deux voix
Noha BAZ
20/12/2024
Style de vie
Ramzi Salman
19/12/2024
Chou Ostek Aline Karam ?
18/12/2024
Karl Kurban, un talent pur sucre, pur bonheur
Noha Baz
16/12/2024
Événement de BeMA USA à l'Institut du Moyen-Orient
16/12/2024
Remise de la 12e Edition des Prix de la Fondation Boghossian
16/12/2024
Bei-root, plus qu’un vêtement, un cri de cœur !
12/12/2024
Chou Ostak Karim Dahdah ?
11/12/2024