Paul Blanc a été un grand ambassadeur de France et un grand ami du Liban (en poste à Beyrouth de 1987à 1989). Si je m’autorise aujourd’hui à porter ce témoignage, c’est pour avoir eu le privilège durant ces vingt-cinq dernières années de le rencontrer régulièrement, dans le cadre de l’association internationale pour la sauvegarde de Tyr (AIST) dont il était le président d’honneur et surtout dans le cadre du jury du prix annuel France-Liban (ADELF), dont il était le pilier, le doyen et un des membres les plus fidèles, les plus engagés et les plus éclairés.
Il était remarquable et il s’acquittait consciencieusement de sa tâche en lisant dans le détail tous les livres nominés (autour d’une quinzaine), les commentant avec précision et minutie, en étant rigoureusement présent à toutes les délibérations et en nous faisant partager généreusement ses réflexions. C’était un tel bonheur de débattre durant des heures avec lui et de profiter de sa finesse, de son immense érudition, de sa sagesse, de son attachement aux valeurs essentielles.
Paul Blanc était grand car il était authentique et modeste. Il avait une grande écoute, une parfaite courtoisie, une intégrité intransigeante et une bienveillance sans limites. Humain et Humaniste, il servait les causes qu’il défendait avec conviction et avec foi.
Il avait surtout un grand courage politique reconnu de tous, comme le souligne l’historien français Stéphane Malsagne dans son livre « Sous l’œil de la diplomatie française au Liban de 1946 à 1990 » (Geuthner). Il évoque Paul Blanc en ces termes : « ambassadeur entre 1987 et 1989, il a laissé une marque très forte. Il a exercé dans des conditions périlleuses au moment où le cycle de la violence devenait terrible. Le courage de cet ambassadeur a beaucoup impressionné une grande partie des milieux libanais … ». Il visita également avec son épouse, par solidarité, ma ville natale de Jezzine encerclée, aux moments les plus cruciaux de la guerre, à l’invitation de mon père qui conserve précieusement plusieurs de leurs photos dans nos albums de famille.
Plus tard l’ayant retrouvé à Paris, il avait maintenu son engagement sans faille pour le Liban. Homme de très grande culture, il était membre de l’académie des Sciences, avait plusieurs publications et il intervenait régulièrement dans le débat public (forums de réflexion dont celui du nouvel observateur). C’était une autorité morale et intellectuelle reconnue.
J’ai pu ainsi bénéficier durant toutes ces années de son aura, de sa présence réconfortante et de son rayonnement c’est pour cela que j’ai voulu lui rendre ce simple hommage pour dire la place importante qu’il a occupée et qu’il conservera dans la mémoire des libanais et de ceux qui l’ont connu, estimé et aimé.
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