Le Festival international du Bustan a achevé son parcours le dimanche 17 mars par un beau concert placé sous le thème de « unis pour la paix » Comme à chaque soirée des quinze représentations de cette saison l’amphi était archi-comble confirmant plus que jamais, l’ancrage de ce festival qui célébrait ses trente ans.
De vifs remerciements
Avant de céder la place à la musique, Laura Lahoud lance « oui nous l’avons fait envers et contre tout », « et pourtant cette édition de 2024 était bien plus difficile à réaliser vu le contexte du pays mais on s’est accroché ».
Elle remercie les mécènes et les sponsors qui ont permis sa réalisation et rend un vibrant hommage à sa mère Mirna Boustani qui a fondé et maintenu ce festival vivace et performant durant trente ans. « Sans son rêve et sa détermination cela n’aurait pas été possible » dit-elle Elle adresse ses remerciements à Gianluca Marciano directeur artistique du festival depuis plus de dix ans et chef d’orchestre qui s’est profondément attaché au Bustan et pour qui le Liban est sa seconde patrie, ce qu’il exprimera en fin de la soirée. Des mercis aux artistes qui se sont produits, à l’orchestre philharmonique libanais et sa directrice Hiba Kawas, à l’équipe du Festival et bien entendu au violoncelliste Victor -Julien Laferrière.
Un beau final
Pour la nuit de clôture le programme était festif. Sur scène l’orchestre philharmonique libanais sous la direction de Gianluca Marciano et les morceaux célèbres de deux grands compositeurs de pays différents, deux styles, deux époques: Mozart et Dvorack.
La première partie est dédié au concerto pour violoncelle de Dvorack avec la participation en solo du brillant violoncelliste français Victor -Julien Laferrière qui marquait son cinquième passage au Bustan. Natif de Paris 1990 il est premier prix du Concours musical international Reine Elisabeth de Belgique en 2017.
Antonin Dvorak (1841- 1904) est un compositeur tchèque fécond qui a su mêler dans ses œuvres son identité slave et l’héritage du romantisme allemand. Il est de même internationalement connu pour sa « symphonie du nouveau monde ».
Son concerto pour violoncelle a été composé alors que Dvorak séjournait aux Etats-Unis en 1895. Formé de trois mouvements : « Allegro, Adagio ma non troppo et finale, Allegro modérato » sa riche orchestration englobe tout un ensemble d’instruments à cordes en tête un violoncelle soliste, des instruments en bois, en cuivres et des percussions. Sur son violoncelle Laferrière dialogue avec l’orchestre et crée de merveilleux moments harmonieux, vivaces ou romantiques donnant les preuves de ses performances en solo. Longuement ovationné il offre un dernier morceau, le prélude de la première « suite pour violoncelle »de Bach. On avait envie d’écouter encore et encore ce jeune et brillant artiste
Deuxième partie: place au concerto no 40 de Mozart où alternent Passion, violence et grief.
Wolfgang Amadeus Mozart, est né le 27 janvier 1756 à Salzbourg et mort le 5 décembre 1791 à Vienne. Ce célèbre compositeur autrichien de la période classique, est considéré comme l’un des plus grands compositeurs de l’histoire de la musique européenne.
En ce 17 mars 2024, l‘auditoire du Bustan a passé 36 minutes sous le charme de la symphonie no 40, que Mozart a composé l’été 1788 à l’âge de 32 ans et qui est « classée comme la plus célèbre de ses symphonies grâce à un équilibre exceptionnel entre la richesse thématique et la dynamique rythmique ».
L’ orchestre philharmonique libanais sous la baguette de Gianluca Marciano a conjugué ses talents pour faire ressortir les spécificités de chacun des quatre mouvements de ce concerto.
Le premier mouvement « Molto Allegro est très populaire et bien connu aussi des libanais. Il avait été choisi comme générique de l’émission hebdomadaire sur télé Liban «Yvette reçoit » où on retrouvait en direct, Yvette Sursock, René Helou, Togo Saad et bien d’autres acteurs. Il avait de même était repris dans une chanson de Feyrouz : « Ya ana y ana ».
D’emblée le ton est donné. On est sous le charme de chaque mouvement passant de la mélancolie, à la passion, à des violences et des griefs, à une forme de colère fébrile, à la rythmique des altos, à l’élégance d’un menuet, le tout étant sous l’emprise de la grâce et de la beauté que seul Mozart fait naître.
C’est sur cette belle musique que s’achève le festival du Bustan de l’année 2024.
Un grand bravo pour ce trentième anniversaire performant et à l’an prochain.
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