Dineta Williams-Trigg et vous êtes tous les deux à l’origine de plusieurs autres festivals de cinéma (aux Etats-Unis, au Canada, au Liban, etc). D’où vous est venue la nécessité de vous associer pour créer le Festival du Film du Fantasme ?
Je suis à l’origine de l’idée, mais j’ai choisi de m’associer avec ma partenaire pour plusieurs raisons : tout d’abord, on peut faire plein de choses seul… mais, en s’associant avec d’autres personnes, notre projet prend plus de valeur et d’ampleur. L’idée d'avoir une associée américaine est venue petit à petit, on ne l’a pas planifié. En plus, je ne vous cache pas que faire un festival de films, avec toutes les catégories que l’on propose et le nombre de films que l’on reçoit, ce n’est pas rien…
Avec Dineta, on s’associe également à partir de juin pour High Octane Pictures Studio, qui offrira à tous nos invités deux mois d’abonnement gratuit à leur chaîne de télévision.
Les conditions d’application semblent laisser une liberté totale aux réalisateurs - pas de restriction de temps, de censure pour blasphème ou offense-, quel message souhaitez-vous véhiculer par là-même ?
Alors ça, c’est la question piège… Nous partons du principe que l’on doit représenter tout le monde, et non pas nos convictions et nos valeurs. C’est un challenge, même pour nous et pour nos équipes, qui regardent, notent, évaluent et sélectionnent. On fait très attention à ce que nos équipes restent ouvertes et tolérantes.
Nous avons reçu des films qui montrent tout... Le but n’est pas d’offenser qui que ce soit. C’est pour cela que ces films-là ne passent pas à la télévision.
Le blasphème n’a pas sa place dans notre festival. Nous diffusons ces films car nous pensons que, en libérant la parole et en représentant tout le monde, personne ne se sentira exclu. C’est un espace inclusif.
Vous avez deux jours de festivals et une programmation gigantesque, est ce que cela sous-entend que seulement certains films seront projetés au Lincoln ? Est-ce que les autres films sélectionnés seront disponible sur Internet ?
Nous prévoyons une édition physique en novembre, mais nous étions très contents de pouvoir faire une version hybride, pour donner une chance aux personnes du monde entier de regarder les films que nous proposons. So far so good...
Nous avons étoffé la sélection officielle lorsque nous avons décidé de programmer le festival en ligne. Cela n'avait aucun sens pour nous de ne publier que 28 films en ligne. Nous avons décidé de donner plus de choix à notre public.
Le cinéma fantastique reste un genre de niche, comment peut-on espérer étendre l’intérêt pour ce genre bien particulier au grand public ? Quelles seraient les moyens à mettre en place à cette fin ?
Je pense que tout le monde en a un peu marre de la princesse qui attend impatiemment son prince charmant… Selon les dernières statistiques, le public regarde de plus en plus de cinéma de genre, même sur Netflix… D’où notre intérêt pour la projection de films de genre délaissés pendant longtemps. Le fantastique revient, les films d’horreur reviennent, les films érotiques également. A vrai dire, ce sont ces films qui ont fait le plus d’audience l’année passée.
Lien pour suivre le Festival : https://vimeo.com/channels/fantasyfilmfestival
ARTICLES SIMILAIRES
Carlos Chahine : « Le passé prend toute la place »
Garance Fontenette
08/02/2024
Les amours sans refuge de Wissam Charaf
Maya Trad
10/01/2024
La Lune est morte
Zeina Saleh Kayali
20/12/2023
Festival de cinéma libanais de France à l'Institut du monde arabe
Léa Samara
28/11/2023
Marie Rouhban une cinéaste franco-libanaise à Los Angeles
Zeina Saleh Kayali
17/10/2023
Antoine Kababbé : « Où allons-nous ce soir ? »
Gisèle Kayata Eid
02/10/2023
Spot on : Sany Abdul Baki
08/08/2023
17 juillet, fête de Sainte Marine : Sacraliser la mémoire
Gisèle Kayata Eid, Montréal
17/07/2023
Siham Kortas : Découverte, fascination et fierté des « doigts de fée »
Gisèle Kayata Eid, Montréal
21/06/2023
Le Cinéma libanais s’apprête à honorer son industrie
Maya Trad
16/06/2023