Inaugurée le 29 août 2024 à la galerie Tanit Beyrouth, l’exposition Sky Diary de Bettina Khoury Badr s’y tiendra jusqu’au 3 octobre. À travers ses toiles qui correspondent à un journal intime, l’artiste invite les spectateurs à découvrir une vision infinie du monde et à le transcender.
L’exposition Sky Diary de Bettina Khoury Badr à la galerie Tanit reflète le cosmos sous toutes ses formes. Sur les murs se déploient les toiles où le bleu prédomine, tel un journal intime qui permet de voyager dans l’espace. Le ciel, le cosmos, la nature sont au centre de son œuvre artistique. Ayant quitté la ville pour vivre dans un environnement où la nature prévaut, l’artiste a ouvert les yeux sur une autre dimension du monde. Elle observe et scrute le ciel, crée des fragments qu’elle agence comme un puzzle. "Souvent, dit-elle, on ne voit pas la beauté et la magie autour de nous."
"Home" mixed média sur toile
Diplômée de l’Université libanaise en beaux-arts, Bettina Khoury Badr enseigne, depuis 2007, à la Lebanese American University (LAU) où elle participe régulièrement à des expositions comme State of Things en 2022. Elle a exposé ses œuvres à la galerie Kromatik Art en 2012 et à la galerie Art on 56th en 2018. Ses peintures ont été présentées en 2015 dans Mark on the Wall en conjonction avec la conférence Virginia Woolf à l’Université de Bloomsburg, ainsi qu’au Salon d’Automne du musée Sursock en 2018, 2016 et 2012. Plus récemment, elle a participé aux expositions collectives Togetherness à la galerie Tanit et How Will It End? présentée par la fondation Boghossian et organisée en collaboration avec le centre Pompidou.
"Day to night" aquarelle sur papier
L’artiste capte tout ce qu’elle voit dans le ciel, le passage des nuages, leurs formes, la lune, les étoiles. "J’aime les nuages, confie-t-elle. On peut les observer se transformer à toute heure de la journée. Cela m’a fait réaliser à quel point le temps passe vite et que tout peut basculer dans notre vie."
"Sky Diary" aquarelle sur papier
L’artiste confronte dans son travail l’abstrait avec le figuratif, le gestuel avec l’immobile. Son œuvre s’inspire de la nature environnante et des événements qui font partie d’un passé récent et bouleversé. Face à la vulnérabilité de l’existence et aux impondérables dans un pays instable, elle se réfugie dans la création artistique et s’interroge sur la fugacité du temps et la condition humaine. "Nous sommes si petits face à l’univers", souligne-t-elle.
Bettina Badr retient des moments de la vie quotidienne, comme dans un journal intime, inscrivant les humeurs changeantes des paysages sur de petits papiers à l’aide de médiums à base d’eau. Elle transpose ces entrées de journal sur de grandes compositions créant des formes organiques et géométriques. Les cercles et les carrés qu’elle utilise avec persistance font écho aux anciens symboles des cieux sphériques et à la solidité et à la matérialité de la terre. Ces abstractions complexes transforment les paysages en jeux subtils de couleurs et de formes. Mis en relation les uns avec les autres, les paysages commencent à se cadrer mutuellement, chaque pièce interagissant avec la suivante, devenant simultanément contenu, cadre et monde extérieur, dans une permutation ouverte. "Mon travail s’est développé progressivement, dit-elle, passant d’études à l’aquarelle à une série de peintures en grille où de petits cieux illuminent l’espace pictural. Le motif est un puzzle visuel. Chaque grille contient une portion de l’image qui contraste ou est en harmonie avec les pièces adjacentes, créant une tapisserie holistique."
Les paysages deviennent des constellations, invitant les spectateurs à explorer une vision infinie de notre monde qui transcende les perceptions. "Observer le jour et la nuit simultanément", "inverser la terre et le ciel", "regarder la terre depuis la lune", exhorte l’artiste faisant de chaque œuvre un cadre ouvert à travers lequel la réalité est réinventée.
L’exposition Sky Diary se poursuivra jusqu’au 3 octobre 2024 à la galerie Tanit et c’est l’occasion de se laisser émerveiller et emporter dans un univers infini.
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Cet article a été originalement publié sur le site Ici Beyrouth
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