Tapis rouge pour le Festival du film libanais à Montréal en présence de Takla Chamoun
06/06/2023|Gisèle Kayata Eid, Montréal
Dans un pays où tout semble aller à la dérive, eh bien non. Le cinéma libanais se porte très bien. Merci. Et pour en témoigner, ils viennent de loin pour présenter leurs œuvres, pour recevoir des hommages qu’ils ont mérités. Ils font honneur au 7ème art et le Festival du film libanais au Canada souligne auprès de la diaspora, dans ce qui est pour beaucoup leur terre d’exil, leur contribution remarquable à la culture au Liban.
Et la 7ème édition du FFLC le rappelle en grande pompe à Montréal.
C’est à un vrai gala que l’équipe enthousiaste du Festival s’est attelé. Lancé par une soirée Tapis rouge, on se croirait à une de ses rencontres du Liban de toujours : paillettes, glamour, champagne, photo booth... Et cerise sur le gâteau, cliché photo de chaque convive avec la star du jour : Takla Chamoun, adulée par le public, pour inaugurer cet évènement qui sera suivi par un autre à Ottawa.
C’est quand on entend les deux hymnes nationaux canadien et libanais qu’on se rend compte effectivement de l’impact du Festival du film libanais au Canada : susciter non seulement l’engouement pour nos artistes, mais également attester de la flambée de talents dans le domaine cinématographique, à partir de l’extérieur du pays.
Sam Lahoud, fondateur et directeur du programme du Festival, le souligne bien dans son allocution de bienvenue. Le scénariste, réalisateur, producteur parmi ses nombreux titres (de consultant et de professeur) sait de quoi il parle. Le président fondateur de la Beirut Film Society (association de films responsables au Liban et dans le monde arabe, en voie de création aussi de la Lebanon Short Film Center) a révélé le succès phénoménal de ce secteur productif (qui garde les gens sur place) et qui représente un demi-milliard de dollars d’investissements ! Toujours en ascension, cette association vient de se doter d’une base de données en ligne et ajoute à son actif la création d’une Union des festivals du film libanais dont ceux de Paris, Sydney et Montréal dans le but de s’échanger les projets et de coordonner leur action.
Le fondateur, directeur du Beirut Shorts (NDU) (ajoutons ici que le FFLC présente par ailleurs toute une brochette de documentaires) a également fait part de nouvelles ententes avec le ministre de l’Information libanais pour la création d’un Lebanon Cinéma City qui sera localisé à Jbail et dont le concept sera soumis aux résultats d’un concours entre universités. Il a également signé avec le ministre de la Culture, un Lebanon film Commission et le National Art and Culturel Fund pour promouvoir l’art et la culture au Liban.
Sur place, au Canada, la directrice et fondatrice du Lebanon Festival Film in Canada, Hay-Love Hadchiti, n’est pas en reste. Assistée d’une équipe enthousiaste et de nombreux bénévoles, c’est toute une fête qu’elle a organisée autour de ce festival, le plus grand en dehors du Liban,qui se veut un hommage aux talents libanais, et pas seulement une projection anonyme des films produits et joués par des réalisateurs et des acteurs du pays. Lancé en 2017, le FFLC « a visité cinq villes, présenté plus de 320 courts et longs métrages et accueilli plus de 9000 personnes en présentiel et plus de 24000 en virtuel. » Une résonnance qui se traduit au Canada par deux grandes manifestations l’une à Montréal et l’autre à Ottawa et d’une trentaine de courts-métrages et de documentaires qui feront l’objet d’un concours, avec notamment l’implication de Tollab, la Fédération libanaise des étudiants à Montréal. Fort de sa lancée, le FFLC pourra jouir bientôt d’une plateforme numérique pour ses films, ce qui aura une grande incidence sur sa visibilité.
Takla Chamoun, grande figure du cinéma, du théâtre et de la télévision, a éclairé de sa présence, toute en finesse, le lancement de cette 7ème édition. Elle est à l’affiche du film d’ouverture du festival : The Sons of the Lords de la Tunisienne Imen Ben Hassine. Un film tunisien certes mais, comme le précisait M. Lahoud, qui fait la part belle à une actrice libanaise qui a été primée au Beirut International Woman Film Festival. À cette occasion un documentaire sur son parcours avait été réalisé. Le parterre du FFLC a eu le plaisir de le visionner à la séance inaugurale. La star-vedette du festival 2023 sera également présente pour la projection du film Morine le 5 juin, auprès de son réalisateur Tony Farjallah, son propre mari.
Pour plus d’information sur les longs et courts métrages ainsi que les activités du programme du festival, à Montréal du 3 au 8 juin 2023 et du 9 au 12 juin à Ottawa, consulter le site du Festival www.lffcanada.com
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