Giacomo Scinardo est un pianiste italien né en Sicile dont la carrière internationale décolle. Il enchaîne les tournées en Europe, aux Etats-Unis et dans le Sud-Est asiatique, et s’est pris de passion pour la musique de Bechara El-Khoury. Non seulement il la programme régulièrement dans le cadre de ses concerts, mais il vient d’enregistrer un disque entier consacré à l’œuvre du compositeur et qui paraît début juillet au label Naxos. Il raconte ce coup de foudre musical à l’Agenda Culturel
A quel âge avez-vous commencé l’apprentissage du piano ?
Dès l’âge de 4 ans et pendant une bonne partie de mon enfance j’ai hésité entre le piano et le tennis ! Finalement je me décide pour le piano et intègre le conservatoire de Catane où je poursuis un cursus complet. Par la suite, j’ai également suivi l’enseignement de professeurs tels que Leslie Howard, Philippe Entremont ou Bernard Ringheissen.
Comment avez-vous découvert la musique de Bechara El-Khoury ?
Eh bien sur facebook tout simplement ! Comme quoi facebook peut avoir quelques avantages quand même ! Bechara El Khoury avait partagé un concerto pour piano et j’ai immédiatement été attiré par son langage musical. J’ai compris que j’étais en présence d’un immense compositeur. Cela m’a donné l’envie d’en savoir plus et j’ai découvert son large (et assez méconnu) catalogue pour piano.
Vous avez donc décidé de le mettre à votre répertoire ?
Oui j’ai commencé par « expérimenter » la Sonate n°1 lors d’une tournée aux Etats-Unis. Elle a été accueillie avec tant d’enthousiasme que cela qui m’a encouragé à présenter d’autres œuvres. La musique de Bechara El-Khoury rencontre un grand succès à chaque fois que je la joue, j’ai pu m’en apercevoir notamment il y a quelques jours lors d’un concert à Hong Kong.
Comment définiriez-vous la musique de Bechara El-Khoury ?
Je dirais que c’est une musique absolument unique. Bien sûr, comme toutes les musiques, elle est soumise à certaines influences, mais elle est immédiatement reconnaissable. Les mouvements lents sont d’une grande intensité, les mouvements rapides sont très virtuoses et très rythmiques avec parfois une grande colère qui se dégage. C’est une musique qui plonge dans une atmosphère extrêmement particulière. Le langage musical de Bechara El-Khoury est bien sûr d’essence contemporaine mais reste accessible.
Avez-vous constaté une évolution entre la Sonate n° 1 et les autres sonates ?
Oui bien sûr l’évolution est très claire. La Sonate n° 1 reste assez connectée au monde du romantisme tardif du début du 20e siècle. Le autres sont déjà beaucoup plus fragmentées. La musique de Bechara El-Khoury est en constante évolution mais quoi qu’il arrive, les sentiments sont toujours là. C’est un compositeur totalement perméable à ce qui se passe autour de lui et sa musique s’en ressent. C’est ce qui le rend si attachant. En interprétant la musique de Bechara El –Khoury je voudrais pouvoir incarner ses sentiments et ce qu’il a voulu transmettre.
Que faut-il vous souhaiter ?
De pouvoir jouer la musique de Bechara El-Khoury au Liban. Ce serait pour moi très émouvant et hautement symbolique de l’interpréter dans son propre pays après l’avoir fait à travers le monde.
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