Le mardi 13 décembre se tiendra au théâtre 13e art à Paris, un concert hommage à Elias Rahbani, disparu en 2021, conduit par son fils Ghassan et son orchestre. Nayla Abdel Khalek, initiatrice du projet, raconte à l’Agenda Culturel.
Pourquoi cet hommage ?
Les Libanais de la diaspora ont besoin de se retrouver autour de leur culture. C’est aujourd’hui tout ce qui leur reste et c’est un facteur d’unité. Chacun d’entre nous réagit exactement de la même façon face à une pièce musicale ou à un film. Nous pleurons, nous rions, et cela nous fédère. Elias Rahbani est l’un des représentants majeurs du patrimoine musical libanais. Il est mort mort attristé par la situation du Liban, en plein covid, et ses fils ont souhaité lui rendre hommage en présentant un concert consacré à ses œuvres.
Elias Rahbani a-t-il beaucoup composé ?
Enormément ! Il a plus de 6000 compositions musicales à son actif ! Plus de 6000 morceaux et 3500 jingles et musiques de films et de feuilletons télévisés. Elias Rahbani a vécu dans l’ombre de ses deux frères Mansour et Assi, ce qui ne l’a pas empêché de développer sa créativité foisonnante, d’avoir une œuvre à lui et de se faire un prénom. Il a marqué le paysage musical libanais et a écrit des chansons pour les plus grands : Feyrouz, Sabah, Nasri Chamseddine, Wadih El Safi et j’en passe ! Il était également un collaborateur précieux pour les comédies musicales de ses frères. Ainsi, il a participé à la composition de l'œuvre mythique Mays el Rim, comme à d'autres comédies musicales des Frères Rahbani. Il était en outre un excellent pianiste et également poète, ce que l’on sait moins. Bref un artiste accompli ! Sa musique constitue un pont entre les cultures orientale et occidentale et c’était un homme charmant, modeste et élégant. Sans compter son humour décapant qui le rendait si sympathique…
A-t-il eu des velléités de s’installer à l’étranger ?
Elias Rahbani avait reçu des distinctions européennes, en Grèce, en France etc. Il a voulu s’installer en France pour y travailler mais au moment de signer un contrat avec un producteur, il a versé une larme qui était un appel au retour au Liban qu'il n'a plus jamais quitté.
Qui sont les interprètes du concert-hommage ?
Son fils Ghassan en est le directeur artistique. Il conduira un orchestre de dix-huit instrumentistes, quatre choristes et deux chanteurs qui connaissent à fond le répertoire d’Elias Rahbani, il s’agit de Gilbert Jalkh et Ranya El Hage.
Comment se déroulera le concert ?
Sous la forme d’une histoire musicale, une histoire d’amour entre un homme qui retourne dans son village après une longue absence et y retrouve la fille qu’il a aimée dans sa jeunesse…
Comment définiriez-vous votre démarche ?
Je voudrais que ce concert soit notre manière de résister et de montrer les vraies valeurs du Liban. Je souhaite transmettre notre patrimoine aux jeunes générations. C’est un devoir. Car si nous n’avons pas de passé, nous n’aurons pas d’avenir.
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Mardi 13 décembre à 20h30
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