C’est en 2014 que le grand public découvre Sandmoon, qui sort alors son album Home. En 2016, le groupe signe la bande originale du film Listen de Philippe Aractingi qui sera primé “meilleure bande son” aux Lebanese Movie Awards 2017. Ce 4 novembre 2022, Sandmoon revient avec un nouvel album : While We Watch the Horizon Sink. Rencontre avec la chanteuse et parolière du groupe, Sandra Arslanian.
Née au Liban, d'origine arménienne, Sandra Arslanian grandit en Belgique. Avec son groupe Sandmoon, elle devient un élément actif de la scène musicale beyrouthine et propose une poésie mélancolique et intemporelle sur fond de sonorités indies et pop-rocks. Représenté par Putzi Productions (crée par un couple libano-suisse basé à Berne), produit par Marwan Tohmé (Postcards) et enregistré aux Tunefork Studios, While We Watch the Horizon Sink est le dernier projet en date de Sandmoon, qui offre à son audimat un album marqué par deux années de “tornades”. Sandra Arslanian nous raconte.
“A partir d’octobre 2019, et pendant les deux ans qui ont suivi cette date, le Liban et le reste du Monde se sont engouffrés dans une sorte de tornade incontrôlable. La thawra, le Covid, l’effondrement économique, l’explosion du port de Beyrouth…”. De cette succession d’événements, la chanteuse et parolière observe alors le besoin de s’exprimer et, par l’écriture, de s’alléger, de se soulager d’émotions ressenties durant une période dramatique, presque ‘surréaliste”. While We Watch the Horizon Sink est le résultat de cette introspection : “Toutes les chansons de l’album abordent cet aspect, de tornade : Silent Leaders et Let’s Start a War parlent de la Révolution ; Spirals et While We Watch the Horizon Sink s’intéressent aux restrictions imposées par la crise économique libanaise et la crise sanitaire liée à l’épidémie de Coronavirus ; et l’album se termine avec le titre Wake Up, symboliquement”.
While We Watch the Horizon Sink est un savant mélange d’indie, de rock et de folk, une évocation subtile et poétique d’une réalité qui ne l’est pas tout à fait. Et lorsque les drames mondiaux fabriquent un quotidien qui en devient presque dystopique, la musique, les paroles, elles aussi s’affranchissent des codes de la vraisemblance. Sandra Arslanian revient sur la signification du titre de ce nouvel album : “Selon moi, l’horizon sombre tous les jours, quand le crépuscule devient obscurité. A mes yeux, l’un des moments les plus magiques de la journée, c’est le crépuscule, parce qu’il ne fait ni jour ni nuit. Nous devenons alors orphelins du soleil, mais la lumière subsiste. Alors, advient le silence, avant que l’horizon ne sombre véritablement dans l’obscurité. Et parmi cette réalité dystopique, le mot “sombrer” renvoie à une épave, et nous nous arrêtons pour observer le processus de la nature, la magie de l'instant.”
Des manifestations au blues de l’enfermement, de l’effondrement d’un pays à l’éveil spirituel, Sandra Arslanian sonde le Monde, explore ses recoins les plus sombres, prospecte sur son avenir, jusqu’à parvenir à créer un album novateur, à la fois introspectif et cathartique mais aussi frappant d’universalité.
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