Ghassan Yammine, en tournée au Canada, rend hommage à Charles Aznavour
03/10/2024|Gisèle Kayata Eid, Montréal
Il était heureux. C’est le moins qu’on puisse dire. Il a rêvé de ce grand moment où il chanterait à la Place des Arts à Montréal et le voici sur les planches de la Cinquième salle, devant un parterre d’environ 350 personnes qui l’applaudissent à tout rompre, réunis par les bons soins de Innovent, une société, en pleine expansion, spécialisée en conception de projets et évènements.
Celui qui a la chance de voir la réalisation de ses espoirs, « comme la plupart de mes rêves » qu’il précise, est un fan de musique, de chansons et surtout de Charles Aznavour qu’il a « connu personnellement ». C’est probablement pour cela qu’il a intitulé son concert « De moi à Aznavour ». Car à part interpréter les tubes de l’icône de la chanson française, il lui a aussi dédié à cette occasion quelques-unes de ses propres chansons aux titres accrocheurs : « Femmes de ma vie », « Imperméable », etc. un peu dans la lignée des chansons d’amour de celui qui aurait eu 100 ans cette année.
Un concert assez intimiste durant lequel les chansons quasi éternelles du grand disparu il y a si ans, ont été interprétées par l’animateur de l’émission musicale dominicale de la MTV, en costume noir et col mao blanc, debout devant son pupitre, pour ne rien perdre des paroles de ces grands tubes légendaires. Tout sourire, le musicien entame d’une voix proche de celle d’Aznavour, « Hier encore » puis fait égrener « Comme ils disent », « Dansons joue contre joue », « For me, Formidable », « Mes Emmerdes », « Les plaisirs démodés », « Mourir d’aimer », « She », etc. devant un public conquis d’avance, composé en grande partie de têtes blanches. Alternant chansons poétiques avec d’autres plus badines, glissant un petit solo en espagnol, esquissant deux, trois pas de danse, donnant quelques explications sur la genèse de certaines chansons, Yammine a réservé pour la fin celle que tous attendaient : « La bohème ». Visiblement bien connecté à son audience, il leur a offert ce « cadeau » précieusement gardé pour l’apothéose de son spectacle.
Mais c’est sans aucun doute son interprétation de « Li Beyrouth » dans une salle obscurcie pour quelques minutes que son registre vocal a pris toute son ampleur et a fait vibrer le cœur des présents, essentiellement Libanais.
À noter la prestation du brillant pianiste qui a joué pendant une heure et demie sans aucune partition. Guillaume Vincent a magistralement arrangé les tubes d’Aznavour soulignant la fougue, surfant sur la poésie, allongeant la note parfois et souvent en l’exultant. Le jeune flûtiste, Kevork Kechichian, venu se joindre au duo des musiciens a agrémenté le concert qui a ravi les nostalgiques d’Aznavour à qui Yammine a assuré qu’il reviendra à Montréal (nous nous reverrons un jour ou l’autre) où il s’était produit le 28 septembre, a récidivé le 2 octobre à Toronto en chemin vers la ville de Québec pour le 6 octobre.
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