En 2019, vous avez fondé, avec le pianiste Georges Daccache, les Musicales du Liban à Paris. Que pouvez-vous en dire, alors que s’ouvre bientôt la 5e édition ?
Que ce festival correspondait à un besoin profond. Notre patrimoine musical classique qui est d’une richesse extraordinaire et encore à découvrir, avait besoin d’un écrin. Avec Georges Daccache qui est sans doute le meilleur spécialiste du répertoire pianistique libanais, nous avons voulu consacrer une série de concerts dans un même lieu, la Cathédrale Notre-Dame du Liban dont Georges est l’organiste, pour faire connaître et diffuser ces musiques.
Au départ vous concentriez vos concerts au mois de novembre, et voilà que depuis l’année dernière vous avez aussi une édition de printemps ?
Deux raisons à cela : Tout d’abord la générosité de notre mécène principal, M. Philippe Helou, qui estime que le festival se doit d’exister deux fois dans l’année pour vraiment atteindre son but de diffusion et de valorisation de la musique savante libanaise. Et puis la demande des interprètes qui se fait de plus en plus forte ! A nos débuts, Georges et moi devions aller trouver les interprètes pour leur proposer des concerts, aujourd’hui c’est eux qui viennent vers nous.
Justement, ces interprètes sont-ils exclusivement libanais ?
Pas du tout et c’est très important. Car le meilleur moyen de faire connaître notre patrimoine musical est de les faire porter par des interprètes occidentaux qui à leur tour les programment dans leur vie musicale occidentale, de façon à ce que les compositeurs libanais, naturellement, commencent à faire partie des programmations de concerts à travers la France (et pourquoi pas l’Europe). Quant aux interprètes libanais, je pense qu’il est de leur devoir de porter leur patrimoine musical national, qu’ils vivent au Liban ou à l’étranger. Heureusement c’est en train de se faire, doucement mais sûrement.
En quoi consistent les deux concerts à venir ?
Le 4 juin un programme intitulé De New-York à Beyrouth avec Georges Daccache au piano et Dona Nouné, une excellente violoniste libano-américaine. Ils joueront des compositeurs libanais et américains. C’est d’ailleurs un procédé que le festival utilise souvent, mettre face à face des compositeurs libanais avec des compositeurs d’un autre pays. Nous avons déjà programmé de Erevan à Beyrouth et de Rome à Beyrouth.
Le 10 juin, la soprano Caroline Solage et le pianiste Denis Dubois présenteront Mélodies en miroir. En prenant différents thèmes, ils interpréteront, pour chaque thème, une œuvre libanaise et une œuvre occidentale.
Qui sont les compositeurs libanais au programme ?
Pour le 4 juin Sevag Derghougassian, Iyad Kanaan, Naji Hakim et Boghos Gelalian. Pour le 10 juin Houtaf Khoury, Elia Koussa, Violaine Prince, Wajdi Aboudiab, Garo Avessian et Joseph Waked.
Le festival Musicales du Liban à Paris est solidaire ?
Oui, au vu de la situation économique du Liban et l’éducation étant l’un des secteurs les plus touchés, nous sommes en mesure, grâce à nos mécènes, de reverser la totalité de la recette, pour chaque édition, à une école différente. L’édition du printemps 2023 soutient l’école des Filles de la Charité à Beyrouth, dont certains élèves de Terminale sont contraints de quitter l’école par manque de moyens de régler les frais de scolarité.
Vous préparez une édition d’automne pour novembre prochain ?
Bien sûr, trois concerts dont nous parlerons bientôt !
Programme de l’édition de printemps
- Dimanche 4 juin à 16h : De New-York à Beyrouth avec Dona Nouné, violon et Georges Daccache, piano.
- Samedi 10 juin à 20h30 : Mélodies en miroir avec Caroline Solage, soprano et Denis Dubois, piano
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