Que ceux qui considèrent Zaki Nassif comme un compositeur de chansonnettes se détrompent. Il était un vrai musicien et avait reçu une formation extrêmement solide. Tout d’abord à l’Université américaine où il suit l’enseignement des frères Kouguell (Arcadie et Rudolf), musiciens russes réfugiés au Liban après la révolution bolchévique) pour le chant et le violoncelle et puis à l’Université Saint Joseph où il apprend les matières théoriques avec Bertrand Robilliard, professeur d’un grand nombre de compositeurs libanais. Zaki Nassif s’était auparavant initié en autodidacte aux instruments traditionnels libanais (oud et mejwez) et avait fait partie pendant toute sa jeunesse du chœur liturgique à la paroisse de son village de Machghara dans la Bekaa. Il cumulait ainsi la double culture musicale occidentale et orientale.
Chez le violoniste Khalil Maknié, ami des arts et des lettres, Zaki Nassif fait la connaissance de Toufic El Bacha, neveu de Maknié. Une amitié solide et profonde liera les deux hommes pendant toute leur vie. C’est également par le biais de Khalil Maknié que Zaki Nassif rencontre Assi et Mansour Rahbani et qu’il formera avec eux, Toufic El Bacha et Philemon Wehbe le « groupe des cinq » libanais, à l’instar du groupe des cinq russes (Balakirev, Cui, Rimski-Korsakov, Moussorgski et Borodine) qui voulaient créer un véritable courant de musique nationale.
La musique de Zaki Nassif redonne au folklore libanais une vigueur nouvelle, grâce aux nombreuses chansons et musiques de scènes qu’il compose pour le Festival international de Baalbeck. Il est le tout premier compositeur libanais à introduire un chœur en accompagnement d’un soliste. Son catalogue compte plus de 500 hymnes, chants, chansons, musiques de scène et musiques de films.
Tout au long de sa vie, Zaki Nassif poursuit une carrière de pédagogue, enseignant le chant au Conservatoire national et siégeant au jury de la célèbre émission télévisée Studio Al Fan, où il découvrira de nombreux talents, dont Magida El Roumi.
Pendant la guerre du Liban, alors que les combats font rage à travers le pays, Zaki Nassif compose un hymne intitulé Rajeh yetaammar (il se reconstruira). Cette œuvre est considérée par beaucoup de Libanais comme leur deuxième hymne national.
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