Par Zeina Saleh Kayali
Tous les mois Zeina Saleh Kayali, fondatrice et directrice de la collection Figures musicales du Liban aux Editions Geuthner, fait pour l’Agenda culturel le portrait d’un compositeur libanais. Qu’ils soient décédés en ayant jeté les bases de la musique savante libanaise, qu’ils soient vivants au Liban ou a l’étranger, ces créateurs souvent méconnus, portent haut les couleurs de notre cher petit pays par le biais de leurs musiques et méritent, pour le moins, un coup de projecteur.
Les parents de Violaine Prince, qui est née à Beyrouth le 2 janvier 1958, sont mélomanes et elle se souvient, enfant, que sa mère lui chantait des Ave Maria. D’ailleurs le premier mot qu’elle prononce est « Ave » ! Très précoce, Violaine, dès l’âge de 7 ans, affirme qu’elle « aime Mozart et Tchaïkovski et surtout les symphonies » ! Dès le début de son cursus musical, Violaine qui déclare être « une piètre interprète », s’intéresse beaucoup plus aux matières théoriques de la musique qu’à l’apprentissage de l’instrument.
A l’âge de 12 ans elle a déjà écrit, à la table, ce qui deviendra son Requiem. Elle le remaniera à l’âge adulte (il connaîtra sa forme finale en 2009), mais le Sanctus (partie liturgique intégrante des requiem) est resté identique à l’original (de 1970).
En 1976, alors que la guerre du Liban fait rage, comme tant de ses compatriotes, Violaine Prince part pour la France. Elle poursuit des études de mathématiques (puis en informatique, où elle fera ensuite une carrière académique de professeur des universités) et en parallèle continue de se perfectionner en musique au conservatoire de Montpellier car pour elle « la musique correspond à un besoin profond ».
Pendant des années, Violaine Prince a composé des pièces qui ne trouvaient pas leurs interprètes et qu’elle pouvait entendre uniquement sur ordinateur. Puis, un jour, deux chanteuses françaises réputées « tombent amoureuses » de sa musique vocale et la reconnaissance commence à venir.
Comme la plupart des compositeurs libanais, la musique de Violaine Prince n’a commencé à se faire connaître et apprécier dans son propre pays qu’après avoir été « adoubée » à l’étranger. C’est une fatalité à laquelle peu d’artistes échappent.
Les principale sources d’inspiration de Violaine Prince sont : sa foi, car elle est très croyante et son catalogue est riche en musique sacrée, mais aussi sa double appartenance culturelle qui donne à son langage musical une couleur très particulière.
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