Dans le cadre du Festival international de Baalbeck la chanteuse américaine Mélodie Gardot, née le 2 février 1985 dans l’État du New Jersey aux Etats-Unis et qui a grandi à Philadelphie, a donné un beau concert placé sous le signe des rythmes multiples qu’elle affectionne : Jazz, blues et Bossa nova. De renommée internationale elle multiplie les concerts la musique et le public étant pour elle de précieux alliés. Devant le temple de Bacchus durant plus de deux heures ce furent de véritables mélodies de bonheur.
Dans un ensemble pantalon noir cheveux blonds flous et toujours ses lunettes Mélody entre en scène, se met au piano et entame la soirée par une belle mélodie empreinte de rythmes jazz. La vedette se tourne ensuite vers son public venu très nombreux l’écouter et l’applaudir et exprime sa joie d'être au Liban en ces lieux historiques et mythiques. Dans un français parfait (elle vit à Paris) avec un léger accent américain qui donne du charme à sa voix chantante, elle raconte: « il y a deux ans, dit-elle, j'étais venue par surprise à Baalbeck à l'initiative d'Ibrahim Maalouf qui donnait son concert et ceux qui étaient présents ce soir-là doivent s’en rappeler. J’ai été charmée par le pays, par ce site merveilleux et par l'accueil qu'on m'avait réservé et j'ai décidé de revenir. Je suis bien contente d'être parmi vous et j’espère qu’on va passer une belle soirée ensemble ».
Gardot enchaîne avec de multiples chansons de ses six différents albums aussi bien en français, en anglais qu’en brésilien. La chanteuse raconte avoir conçu son troisième disque, The Absence, pendant un voyage d'un an. Une quête spirituelle qui l'a menée des favelas du Brésil au désert marocain. « J'ai passé quatre jours dans les dunes avec des Berbères, dit-elle, je suis comme eux : une nomade recherchant la simplicité ». Les influences de Lisbonne où elle a vécu six mois, sont aussi clairement visibles dans les chansons Lisboa et Amalia de ce même album sorti en 2012.
À un autre moment avant d'entamer une chanson sur l'amour elle interpelle à nouveau l'auditoire : « y-a-t-il des amoureux parmi vous ? » La réponse étant timide elle reprend « répondez donc avec force ». La réponse du public se faisant attendre, elle ajoute, « si vous êtes à côté de la personne que vous aimez entourez la de vos bras » et ajoute avec humour, « sinon regardez à vos côtés il peut y avoir un voisin intéressant » !
Auteur-compositeur-interprète et musicienne, son style mélange du jazz vocal, du folk, du fado et de la bossa nova. Elle dit être influencée aussi bien par des artistes de blues ou de jazz que par des artistes de folk, de pop, de rock ou issus du répertoire classique. Elle chante l’amour, la vie et la tristesse.
Hommages à de grands noms
Gardot rend un vibrant homme à trois noms grands de la chanson, en premier à Joao Gilberto, musicien brésilien, né le 10 juin 1931dans l’Etat de Bahia et décédé le 6 juillet 2019 à Rio de Janeiro, à l’âge de 89 ans quasiment le jour même du concert. Joao Gilberto est considéré comme le principal créateur de la Bossa nova. Mélody se tourne vers le ciel, lui envoie un baiser de la main et interprète une de ses chansons bien rythmées. Lorsque par la suite elle rend hommage à Jacques Brel avec « Les vieux amants » et à Charles Aznavour avec « Hier encore j'avais 20 ans » l’auditoire vibre à chaque parole.
Sur un poème d’Antonio Machado
Après un récital d’une heure trente elle quitte la scène, mais le public ne bouge pas. Il tape des mains, des pieds et l’appelle. Elle revient au bout d’un moment détendue, souriante et enchaîne avec un rythme de bossa nova où elle entraîne le public à reprendre le refrain avec elle. Elle clôture par un poème chanté d'Antonio Machado (poète et essayiste espagnol 1875-1939) qui exprime l'importance de savoir prendre des décisions dans la vie, savoir poser ses pas là où il le faut. Aragon disait Machado dort à Collioure (ville française où il est enterré). Avec Melody Gardot, Machado a dormi ce soir-là au temple de Bacchus.
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