Une centaine d’élèves accompagnés de leurs parents se sont retrouvés samedi 11 mars à l’Université La Sagesse Furn el-Chebbak pour le lancement du programme El-Sistema dirigé par Beirut Chants et financé par l’ambassade des États-Unis. Venus principalement du Conservatoire libanais national supérieur de musique et des écoles privées dans le besoin, enfants et adolescents ont savouré de beaux moments avec leurs pairs des quatre coins du pays.
L’objectif du programme est de créer un changement social à travers une nouvelle technique d’enseignement. Les élèves, répartis en groupes, pourront en profiter mutuellement, tout en partageant leurs connaissances. Les organisateurs ont certes essayé de communiquer avec les écoles publiques, mais la grève continue a rendu la tâche difficile.
Après plusieurs mois de répétitions rigoureuses à l’université chaque samedi, le groupe organisera en été des concerts dans les diverses régions du pays. Cinquante personnes formeront un chœur et les autres joueront des instruments de musique. Au-delà de ces activités estivales, les élèves seront dotés d’un savoir-faire afin de pouvoir gagner leur vie plus tard. Des chefs d’orchestre, violonistes, pianistes et cellistes ont également pris part au projet pour éduquer à leur tour la communauté et partager leur expérience. Les organisations non-gouvernementales seront aussi présentes durant les entraînements afin de sensibiliser les jeunes à l’art.
Avec sa politique d’éducation musicale audacieuse et efficace, l’aventure d’El-Sistema a vu le jour en 1975 au Venezuela, grâce à José-Antonio Abreu. Économiste et musicien de formation, il a réussi à réunir au tout début une douzaine d’adolescents dans un garage à Caracas. La cadence des symphonies s’est ensuite propagée jusqu’aux bidonvilles. Aujourd’hui, plus de 700.000 musiciens dans 375 centres académiques du monde doivent leur formation à El-Sistema. Cela fait-il partie d’un monde onirique? Certainement pas. El-Sistema, attendu bientôt au Liban, a été reconnu le 26 juin 2014 par l’ONU comme ambassadeur de bonne volonté.
Margherita Kallassy et Élie-Joe Kamel
Cet article a été originalement publié sur le site de Ici Beyrouth
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