Entre modernité et tradition, l’Arabie terre de rêves et d’encens
07/02/2025|Leila Bissat
Qui aurait pensé entreprendre un voyage de tourisme en Arabie ? Il y a quelques années, le Royaume était la première destination pour trouver du travail, débuter une carrière, faire fortune. Un nombre illimité de Libanais fuyant la guerre civile de 1975, s’y installèrent, certains définitivement et d’autres pour quelques temps, juste pour que le Liban retrouve paix et sécurité.
La manne du pétrole attira aussi des ressortissants d’autres pays arabes, qui y voyaient des opportunités illimitées, surtout dans les années 70/80/90 et même plus. Palestiniens, Irakiens, Syriens, Égyptiens tous participèrent à la construction de cette immense presqu’île du désert apportant leur savoir-faire et leur expertise au temps où le levant était le cœur battant où se fondait tous les courants Orient-Occident.
Guerres, conflits, coups d’état, révolutions, un éclatement historique changea la donne d’une partie du monde arabe, et tout un think tank émigra vers d’autres horizons, surtout où le pétrole, nouvelle source d’énergie portait la promesse d’une sécurité financière et sociale.
L’Arabie, terre qui fit longtemps rêver Sir Lawrence mais qui inquiéta Lady Gerbrude Bell, annonçait une ère différente. Même en ce temps-là, les Britanniques avides de contrôle colonialiste, ne pensèrent pas à gouverner ces étendues de sable qu’ils croyaient vides. Leur attention se dirigea vers l’Irak, riche pays irrigué par deux grands fleuves, berceau de la civilisation la plus ancienne et la plus sophistiquée, source des premières écritures, et des plus longues odyssées et fables. L’Irak était convoité pour son pétrole, ses trois millions de plans de dattiers, sa culture et sa diversité ethnique.
L’Arabie échappa aux colonisateurs Britanniques. La famille AlSaoud prit le pouvoir et unifia les tribus qui habitaient ce grand territoire. Un royaume est né et les portes du désert s’ouvrirent pour tout le monde, pour ne plus se refermer !
Mon mari, comme beaucoup de nos compatriotes libanais, y travailla pendant de longues années, perpétuant un négoce établi par sa famille dans les années 60. J’y habitais pendant un court séjour et eu droit à plusieurs visites consécutives, la dernière en date il y a de cela une dizaine d’années.
En ce temps-là, le port du voile et l’abaya étaient obligatoire pour toutes et à tout moment, les gardiens de l’ordre religieux exhortaient à la prière, tous les passants et quand l’appel du muezzin se faisait entendre et les commerces fermaient leur devanture illico presto.
Le pays était gouverné par des lois très rigides malgré les grands efforts déployés sur le plan du développement financier, technologique et autre…
Nouvelle visite après une longue absence, en janvier 2025, et grande surprise de réaliser l’ampleur des changements perçus ces cinq dernières années. Premier choc le voyage vers le Royaume ne nécessite plus un garant personnel. Et me voilà qui débarque seule, sans foulard ni abaya. Et voilà que la première porte du désert s’ouvre à moi, grande battante pour passer en toute confiance et majesté dans un monde annonçant la seconde moitié du 21ème siècle, Riyad, capitale d’un royaume qui brûle les étapes.
Dans sa trilogie ‘les cités de sel’ le grand écrivain et romancier séoudien Abdel Rahman Mounif déplorait les grands changements survenus au sein d’une société traditionnelle millénaire, bouleversements à tous les niveaux qui ébranlèrent les fondements même de la culture basée sur les lois de l’Islam.
Le temps passa, les villes se transformèrent en mégapole de béton solide, annonçant des temps futuristes ayant déjà absorbé tous les chocs culturels et sociaux précédents. Il est temps de passer à autre chose et l’aventure de commercer.
Je suis accueille à bras ouverts par mes amis qui attendent impatiemment l’ordre qui leur permettra à leur tour de visiter le Liban qui tient une place primordiale dans leur cœur, de revoir la montagne, et la mer, Solidere et Gemmayzé, Mounir et Fadel, Byblos et Beiteddine.
Mais c’est à moi de m’émerveiller devant l’ampleur des développements sociaux, culturels et architecturaux, qui ont survenus, pendant cette décennie.
Je suis prise en charge tout de suite et le tourbillon de visites de s’enchaîner. Un tour d’horizon de la capitale et je découvre des autoroutes immenses, des ponts qui relient les quartiers, des complexes commerciaux et financiers, des zones urbaines étendues à l’infini, des murailles qui cachent de somptueuses villas, et des compound énormes, des malls qui se rivalisent et aussi des magasins de toutes sortes qui jalonnent les artères de la capitale, vendant toutes sortes de marchandises, surtout de l’alimentation rapide pour subvenir aux besoins de cette population croissante originaire de tous les pays: spécialités yéménites, indiennes, sushi, fast food, shawarma et spécialités libanaises, dôner kebab et pour couronner le tout, dans les mets séoudiens, le chameau est roi.
Première étape un déjeuner dans un des meilleurs restaurants français de la capitale, où hommes et femmes se côtoient en toute simplicité et liberté. Fini le temps des cloisons qui séparaient les familles, des hommes venus seuls. Une jeunesse énergique s’y trouve comme d’ailleurs dans tout le royaume prête à s’impliquer dans la nouvelle trajectoire de leur pays. Plus tard je me dirige à pied accompagnée de mes hôtes la famille Al Mounajem vers une de nouvelles stations de métro, ligne inaugurée tout récemment qui relie la capitale et évite les embouteillages monstres qui emprisonnent les conducteurs malgré les grands boulevards.
La station souterraine est flambant neuve, indiquée par des panneaux électroniques bilingues, le tout d’une propreté immaculée. Un léger crissement de freins et nous voilà à l’intérieur d’un wagon et le train de remonter vers l’extérieur pour me faire découvrir l’étendue de la capitale sa démographie, ses grattes ciel d’une architecture plus que remarquable, je suis happée par une ambiance futuristique hors du temps et de l’espace. J’apprends aussi que le bolide est sans conducteur, tout étant dirigé par un centre inconnu à toute adresse. Et pour moi de me sentir ignare et dépassée !
J’ai été sidérée par l’emploi intensif de tous les moyens technologiques : applications diverses, portables, internet, e-commerce, achats, commandes allant du simple objet, à la nourriture, en passant par les grands achats internes ou externes, arrivant à toutes les formalités bancaires ou gouvernementales, ces dernières surtout pour éviter les corruptions. Une infrastructure technologique de très haut niveau est mise en place pour être à la portée de monsieur ou madame tout le monde !
Une grande surprise m’attendait dans le métro, moi qui m’émerveillais de toutes ces nouveautés, je suis accostée par un groupe de dames séoudiennes et leurs enfants, entendant, mes exclamations à la libanaise et de m’entourer en me félicitant de l’annonce du nouveau président libanais M. Joseph Aoun, m’assurant que leur cœur bat toujours pour le Liban, et qu’elles attendaient impatiemment le moment où les Séoudiens pourraient reprendre leur voyage vers le Liban !
Arrivée à la destination presque mythique qu’est la station Zaha Hadid qui sert d’entrée au King Abdallah Financial District KAFD. Station hors du temps aussi, qui nous transpose vers le futur et sert de porte d’entrée à un ilot de grattes ciel à l’architecture avant-gardiste entourés de jardins, de chemins, de promenades, banc de repos, cafés restaurant. Une mosquée aux minarets élancés filiformes trône sur une petite colline pour rappeler le passant à son devoir de remercier Dieu le tout puissant à tout moment.
Le soleil couchant et toute cette aire de briller d’une lumière feutrée qui casse la force de grands immeubles qui nous entourent.
La station Zaha Hadid et le complexe KAFD est un point d’honneur pour les habitants de la capitale, après les deux grandes tours Al Faysaliya et al Mamlaka, deux bâtiments phares de Riyad, capitale émergeante avec force.
Le soir une tournée en voiture est de rigueur, pour témoigner de l’énergie débordante de la capitale illuminée et qui semble-t-il ne dort jamais. Je ne peux m’empêcher de penser à ma capitale Beyrouth qui souffre d’un manque constant du courant électrique et cela depuis des décennies ! Peut-on persévérer ainsi ? Le développement peut-il encore attendre le nombre d’années ?
Mes charmants hôtes ne délaissent pas un détail pour me faire admirer leur ville Riyad, capitale mondiale qui recevra l’exposition mondiale en 2023, et la coupe du monde en 2034 ! Déjà le World Boulevard, nous donne un aperçu des moyens qui seront déployés en 2030 ! Cette manifestation actuelle réunit des montages de plusieurs pays du monde tel l’Inde, l’Iran, le Maroc, le Moyen Orient, la France, l’Italie, la Suisse, la Chine ……créant chacun l’atmosphère de son pays, les monuments principaux, les spécialités culinaires, les denrées et produits, le folklore, l’artisanat. Un tour des continents bien mérité pour ensuite passer en télécabine à l’autre bout de cet espace vers la sphère des plus jeunes ou des jeux attendent les enfants, un Disney magique qui fait pousser des cris de joie à tous les bambins et leurs parents.
Riyad est une ville froide en hiver, un vent glacial venu du désert balaie cette étendue qui regroupe 15 millions d’habitants ainsi qu’une superficie de 1700 Km2. Une pluie fine arrose la terre sablonneuse, et c’est pour nous toutes un grand plaisir.
L'artiste Zeina Badran, mon amie, Libanaise vivant à Riyad s’occupa de me guider dans le Riyad des salles d’exposition. Une surprise des plus inattendues, allant d’une salle à l’autre : Galerie Nayla, Espace Art Pur, atelier Ab3ad de l’artiste Loulwa al Hmoud, où Zeina donne des cours de silk screen printing, en passant par le musée des arts du future, Diriyah Art Futures. Tout un foisonnement de tableaux et pièces artistiques, de photographies, qui mettent en valeur l’héritage culturel et historique d’un pays qui a existé depuis la nuit des temps et qui se réveille d’un long sommeil pour rattraper le temps perdu, tout cela sur des bases bien réfléchies.
Le soir nous nous retrouvons toutes dans un café populaire dans le quartier adjacent de Samhaniya, autour d’un feu de table et d’un bon thé Karak sucré parfumé à la cardamone, le girofle et la cannelle, coloré par un nuage de lait, servi dans des tasses en argile brut, pour recréer l’ambiance des temps passés.
L’argile et la poterie “الطينة” sont mis en valeur comme étant issu de la riche terre du pays et nombre de villages sont construits utilisant ce matériau de base, la pierre dure étant presque inexistante.
Plus loin, le musée Touraif nous attend dans l’ancienne bastide de Diriyah où ce palais vient d’être restauré, entouré de vestiges de cette bourgade de Riyad, ceinturée par un cordon de Palmeraie. Jadis région agricole avoisinant la capitale, elle restera là, attestant de la richesse des environs. Le musée Touraif abrite des petites collections ayant rapport à la vie nomade, surtout aux arts équestres, aux armes et épées, certains vieux manuscrits calligraphiés et un arbre généalogique de tous les hommes saints qui ont préservé la tradition orale coranique, et pour terminer une pause dans l’espace Boujeiry pour un dîner “fusion”.
Partout le même accueil bienveillant, poli et chaleureux. Mon séjour est ponctué de dîners et déjeuners de famille entre amis, curieux d’histoires bien de chez nous et en même temps avides de me montrer le meilleur de chez eux. Sans oublier la ronde de thés, cafés, cafés séoudien à la cardamone, thé au safran, thé Karak sirop de carcadet, sahlab tout chaud, le tout servi dans les tasses adéquates, pour s’en suivre la farandole de dattes: fourrées, natures, dénoyautées, en consistance de pâtes, claires brunes ou foncées, en biscuits ou petits gâteaux, et pour moi d’essayer de reconnaître quelles seraient les meilleures! Je me résigne à les goûter toutes avec gourmandise !
Tout cela enveloppée d’une abaya fourrée appelée “Farwa” habit des nuits froides bercées par une petite brise nocturne et par la voix envoûtante du grand chanteur Mohammad Abdo, connu pour ses mélodies bédouines inspirées de la vie dans le désert. Modernité oblige, dans ce gazebo extérieur chauffé par de grands feux à gaz, la nostalgie du désert et de ses traditions ancestrales demeure ancrée dans tous les esprits. Et nous restons ainsi assises à raconter des histoires jusqu’au milieu de la nuit étoilée. Le lendemain, retour vers la francophonie avec mon amie de classe du collège Protestant Français, Wadad qui m’attendait pour une visite parisienne en plein cœur de Riyad. C’est au musée national que nous nous dirigeons pour passer en revue la splendide rétrospective de la maison légendaire Christian Dior. En plus de l’exposition à Paris, celle de Riyad est itinérante, première étape dans la capitale Séoudienne puis en tournée dans le monde.
Tout un dispositif de sons, de lumière, de podiums, et de décoration est mis en place pour accompagner les tenues emblématiques de la Maison Dior et ses différents créateurs. Un grand panel est consacré en hommage à Al Ula avec un choix de robes suggérant des formes et couleurs du désert : robes fluides, style Kaftan, soieries chatoyantes, couleur ocre, jaune, cannelle. Une porte ouverte pour débuter un séjour inoubliable à Riyad qui m’a éloigné pour un certain temps des problèmes et douleurs de notre pays et région.
Et nous voilà embarqués, Wadad, son mari Hisham et moi-même vers la chevauchée du désert, destination Al Ula. Un vol de 1h.20 min, pour atterrir dans un petit aéroport façon St Exupéry lové entre les roches qui tranche fort avec l’aérogare de la capitale, mais qui déverse quand même, 300 passagers !
Un dépaysement absolu me plonge dans une atmosphère unique, comme un lever de rideau qui efface les gratte-ciels pour les remplacer par un paysage authentique, idyllique même. Une oasis de palmiers s’étend entre ces formations rocheuses de couleur ocre, aux formes ondulées, balayées par les vents façonnés par les sables mouvants au gré des tempêtes. Ces formations rocheuses apparaissent comme une solide armée qui au fil des ans a protégé cette palmeraie et maintenu sa survie.
A fur et à mesure que nous approchons du village, des habitations parsemées pointent çà et là, et à l’horizon se dessine devant nous le “chali”, où l’agglomération d’habitations en roche sablonneuse, qui formaient jadis le village ancestral.
Des travaux de conservation ont lieu sur ce site vidé de ses habitants car les conditions de vie ont bien changé et l’eau courante de même que l’électricité deviennent priorité. Aux alentours, des maisonnettes datant des années 80 constituent le nouveau village construit en béton et pierre dure, bois et fer, munies d’air conditionné et de câbles électriques.
Nous logions chez l’habitant qui n’est autre que le fils de mon amie Wadad, responsable en éco tourisme gouvernemental, avec sa petite famille. Il a élu domicile à alUla s’occupant de plusieurs infrastructures qui mettront cette destination au-devant de la scène touristique internationale tout en conservant son caractère unique.
Dans le petit patio où nous prenons une petite pause entre palmiers, bougainvilliers et bigaradiers, un vent froid nous fait rappeler les températures basses de l’hiver dans ces régions, pouvant atteindre zéro degré Celsius.
Traversant la rue, une autre surprise nous attend : des réverbères tamisés jalonnent la route ainsi que les artères principales. En contraste avec l’illumination maximale de Riyad ici la lumière filtre, juste de quoi indiquer le chemin, gardant cette atmosphère chaude, intime et secrète, discrétion oblige, le rôle est laissé aux astres et à la lune d’indiquer le chemin.
N’est-il pas dit que les Rois Mages sont arrivés chez l’enfant Jésus, guidés par l’étoile du berger, portant leurs offrandes précieuses de myrrhe et d’encens ? Et c’est cette route même qui guida les nabatéens, et avant eux les Thamoudes, afin d’établir non seulement leurs villes mais aussi leur commerce basé sur ces denrées précieuses qui embaumaient toutes ces tombes allant de Petra, leur capitale et trésorière, jusqu’à al Ula en arrivant au Yémen bienheureux origine des meilleurs encens du monde.
Nous dȋnons au restaurant Somewhere, propriété princière, tenue par des Libanais ainsi que le chef à la direction de ses fourneaux. Le tout est d’un gout exquis, un havre de paix dans une oasis verdoyante, baigné par un coucher de soleil majestueux.
De “Somewhere” perdu parmi les palmiers au somptueux “Maraya” posé entre les montagnes, un cube de miroirs atterri dans cette vallée peut-être par un ovni, venu de l’espace extra-terrestre ! Je ne peux que m’étendre sur cet édifice unique en sa composition architecturale, un bloc de verre miroitant qui non seulement reflète de tout côté le paysage, mais se fond en lui, dans une illusion optique qui nous fait oublier où nous sommes, pour devenir “un” dans cette immensité. Si la beauté est majestueuse le soir car illuminé, elle n’est que plus intense la journée, car baignée par la lumière céleste. Je rentre dans ce cube guidé par des hôtesses bienveillantes, et m’enivre de la beauté intérieure du grand hall de réception ainsi que de la somptueuse salle de concert où un pianiste italien “Ludovico Mattei” donnait un concert entouré de ses musiciens. Il faut dire que la magie opère toujours et le fond de la scène s’ouvre sur une verrière qui révèle à nos yeux émerveillés, les pierres du site qui ne nous quittera jamais. Dieu tout puissant créa la nature et aux humains d’être inventifs et de valoriser ses créations. A noter que la majorité du public est formé de jeunes séoudiens venus de tout le royaume visiter leur patrimoine et fiers de le découvrir.
Al Ula est le symbole de la transformation du royaume. Et le jour de se lever sur ses falaises de grès pour raconter l’histoire de cette civilisation nabatéenne qui fut dans l’antiquité sur la route des caravanes et reliée au royaume de Petra en Jordanie. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco la nécropole d’Hegra, antéisalmique, était jadis frappée d’une fatwa qui en interdisait l’accès. Le village d’al Ula était exempt. Il abritait une population en majorité agricole travaillant dans une immense palmeraie qui compte environ 2 millions de plants de palmiers, arrosés par des nappes d’eau souterraines et protégés par des rochers élevés comme des remparts.
Les nabatéens et avant eux les dadanites et Lihyanites y ont creusé dans les roches leur tombeaux funéraires.
Dans le même contour, existe les villes connues sous le nom de Madaen Saleh qui furent bannies par Dieu pour avoir désobéi à sa parole divine et à son ordre.
Les royaumes s’éteignirent et tombèrent dans l’oubli, eux qui monopolisaient les denrées divines. Ces populations travaillaient le cuivre et avaient développé des outils précis pour ciseler la pierre et préparer leur passage vers l’au-delà.
L’enfilade de caveaux funéraires attestent aussi de la fusion et au passage de plusieurs civilisations, allant du symbole de la méduse romaine, à la figure de Gilgamesh mésopotamien, à l’aigle Horus Pharaonique. Ensevelie par les sables pendant des millénaires, al Ula se réveille de son long sommeil pour nous ébahir !
Sur le chemin du retour, les statues en bronze du sculpteur libanais Nadim Karam s’incrustent dans le paysage au pied des rocheuses, méritant l’attention. Avant de rebrousser chemin, une visite est de rigueur devant le sphinx à la figure humaine et l’éléphant, deux formations géologiques façonnées par les vents et le travail d’érosion des siècles passés.
Le soir venu, une promenade dans la très vieille ville mérite le détour. Plusieurs petits restaurants y ont trouvé pignon sur rue, ainsi que des petites boutiques artisanales offrant des chapelets, des habits traditionnels et surtout mettant en valeur le travail de la paille provenant du palmier. De belles galeries d’art exposent des œuvres d’artistes inspirés de la richesse de la calligraphie arabe, ainsi que d’autres thèmes. Un jeu de lumière recouvre certains murs, des encensoirs diffusent leur lourd parfum et les Bédouins dansent leur 3arda folklorique nous offrant dates, cafés et thés pour se réchauffer.
Et pour clôturer ce songe d’une nuit d’hiver, une pause au milieu du désert pour admirer la constellation divine, un moment de réflexion sur notre position dans l’univers ! Et une leçon cosmique où les Arabes excellèrent.
A vous chers lecteurs d’en conclure.
Le désert, immense étendue vide est une terre de réflexion qui fut le berceau de toutes les religions divines, ainsi que le passage ou refuge de tous les prophètes annonçant le monothéisme.
Retour sur terre, et j’entame la fin de mon périple riche en découvertes, surprises et réflexions.
Mais avant de quitter pour Beyrouth, mes hôtes séoudiens m’ont dévoilé leur propre participation à la présentation de leur culture du désert ”le village de Najd”, القرية النجدية, un must incontournable, qui retrace les us et coutumes ancestrales construits dans le style château fort de Najd. Il abrite un petit musée de tous les objets d’antan, des mets authentiques sont servis dans des assiettes en métal colorés : la Kabsa, la maqlouba, le Biriani, les accompagnements pimentés, puis les desserts à base de dattes, le tout arrosé d’un thé parfumé aux épices.
Un au revoir royal.
Maintes questions me tourmentent et m’inquiètent. Citoyenne du Levant, habituée aux changements souvent drastiques, je laisse au temps le loisir d’y répondre et d’apaiser mes doutes. Une chose est sûre. Une ère nouvelle s’ouvre à grands pas.
L’hospitalité d’un peuple qui aime le Liban, le développement rapide, d’un pays frère, et la chance d’avoir visité Al Ula, la supérieure!
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