Un matin que je m'asseyais dans mon fauteuil à boire mon café, un moineau se posa au seuil de ma fenêtre et me babilla à l’oreille, me tirant de mes pensées.
Je me retournai pour le dévisager, mais vite, il s’envola se poser au bas d’une autre fenêtre, lâcher un autre gazouillis, et à nouveau s’envoler .
Je le suivis des yeux, il disparut vite vers d’autres perchoirs.
Pensant qu’il était venu me délivrer un message, je réalisai que ce n’était que ma tête qui me jouait un tour en me poussant à suivre son parcours et jusqu’à le perdre de vue et finir cette interlude de ma rencontre avec lui.
Une minuscule rencontre qui me laissa pensif...
L’oiseau est-il vraiment écervelé ?
Nous avançons tous les deux dans un même monde
Sans savoir où nous allons ...
Mais lui le fait sans juger
Sautant d’une fenêtre à une autre,
D’un toit à un autre,
D’un poteau à un autre.
Il n’a pas ni raison, ni but, ni plan.
Il gambade.
Lui, a compris qu’il est inutile de faire des plans.
Dans sa tête, l’avenir n’existe simplement pas.
Il n’y a que balcons, poteaux électriques.
Et parfois vérandas.
Sa vie est aussi légère que sa tête d’oiseau.
Enfant de la légèreté, il vole ...
Humant la rosée du matin,
Tressaillant sous un rayon de soleil.
Il nage dans la vie sans se mouiller.
Il ne porte ni charge ni de chagrin.
Ses plaisirs il les garde ponctuels.
Il ne vit jamais dans l’attente.
S’il rencontre une moinelle.
Il lui fait l’amour et s’envole.
Il n’emporte jamais avec lui le chagrin.
Il ne sait pas quand sa vie prendra fin.
Mais moi aussi ! me dis-je ..
Oui mais lui ne fait pas d’examens pour essayer de savoir...
Ni de diète, ni de sport ni de devoirs.
Il est léger.
Il vole.
Un oiseau quoi !
Vivre comme l’oiseau serait beau.
Mais nous autres idiots,
Nous ne savons pas...
Il nous faut avoir de l’ambition.
On nous l’apprend à l’école.
On nous le dit à la maison.
Il nous faut accomplir des projets
Nous alourdir de fardeaux.
Pour un avenir qui n’existe pas.
Nous rappeler d’anniversaires
Rembourser des dettes, en attendre les reçus ... mais pourquoi ?
Aller à des rendez-vous qu’il ne faut surtout pas rater.
Au lieu de gambader d’une fenêtre à l’autre.
D’un poteau à l’autre
De babiller et de tressaillir sous les rayons de soleil
De nous rafraichir dans l‘ombre d’un feuillage.
J’arrête mes pensées
Je cherche le moineau
Il est parti à jamais
Mais au bas de ma fenêtre
Il m'a laissé une plume ...
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