Dernière œuvre de Pergolèse (1710-1736) qui meurt à l’âge de 26 ans d’une tuberculose, le Stabat Mater est conçu comme une cantate italienne (successions d’arias et de duos), pour deux voix chantées (en général une soprano et une mezzo-soprano) accompagnées par un petit ensemble instrumental. Le texte qui date du 13e siècle et qui a inspiré de nombreux compositeurs (Vivaldi, Dvorak, Poulenc…), est une méditation sur la souffrance de la Vierge Marie, au pied de la croix où agonise le Christ son fils. Cette œuvre à la vocalité bienheureuse et la polyphonie simple et transparente, est traditionnellement chantée dans les églises le Vendredi Saint, mais aussi sur les scènes des théâtres comme une pièce lyrique à part entière. Elle n’a jamais connu d’éclipse dans sa renommée depuis sa création en 1735, directement accessible dans sa légèreté tendre et mélancolique.
A l’église évangélique de Beyrouth, Lara Jokhadar, soprano bien connue du public libanais et régional pour ses nombreuses performances lyriques tant occidentales qu’orientales, entrait dans l’œuvre avec ferveur et élégance, secondée par Natacha Nassar, mezzo-soprano dont la voix à la couleur sombre et aux graves sonores faisait merveille. Belle homogénéité des deux chanteuses qui étaient accompagnées par le Beirut Chamber Orchestra, sous la direction de Garo Avessian. Le concert avait débuté par l’Aria extraite de la Suite n° 3 BWV 1068 de Jean-Sébastien Bach, pour orchestre à cordes et continuo, qui résonnait sous les voûtes en bois de l’église. Moment mystique et musical pour tous les amoureux du Baroque et les autres.
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