Pape François, Petit traité de joie intérieure, Michel Lafon (Poche), 2020.
Je l’ai toujours aimé. Un père, un guide, un homme qui parlait à mon cerveau autant qu’à mon cœur. C’était un 13 mars, aux environs de 19 h que la fumée blanche est sortie. Habemus papam. Et depuis, durant 12 ans, le monde n’a fait que se réjouir d’avoir un pape qui, sur les pas du Christ, sème la Bonne nouvelle et prêche l’Amour avec un grand A.
Il est normal qu’à l’annonce de sa mort, ma rubrique lui soit consacrée, surtout que par un heureux hasard, je venais d’acquérir un petit livre qui n’est pourtant pas son dernier : « Petit traité de joie intérieure ». Il nous y apprend comment renouer avec la simplicité du cœur pour retrouver la sérénité dans « le bruit et la fureur qui nous entourent ». Découpé en chapitres, le pape François y livre des réflexions simples, directes, profondes qui concernent toute l’humanité pour expliquer ces « exhortations » à garder l’esprit ouvert : « Un jeune, c’est une promesse de vie qui possède de façon innée un certain degré de ténacité, Il est assez fou pour pouvoir s’illusionner, mais il a la capacité de guérir de la déception qui peut en découler » ou encore à rester humble « Le problème, ce n’est pas de se tromper, le problème c’est de ne pas revenir en arrière quand on comprend qu’on s’est trompé ». Le messager de l’amour aura cette belle comparaison : « Trouver Dieu. Cela équivaut à « tomber amoureux », en un sens absolu, définitif. Ce dont tu es amoureux capture ton imagination et finit par tout affecter. C’est ce qui te dira ce que tu dois faire de tes soirées. À quoi occuper tes week-ends. Que lire, ce que tu sais, ce qui te brise le cœur, ce qui t’émerveille, t’emplit de joie et de gratitude. Tombe amoureux ! Demeure dans l’amour ! Tout sera changé. »
Durant son pontificat, ses écrits, sermons, discours, exhortations apostoliques, encycliques… toutes ses paroles ont été partagées très abondamment et sur de très nombreux sujets. Dans ce petit manuel de vie, celui qui a sillonné la Terre entière pour se rapprocher des plus humbles, expose encore plus clairement sa vision du monde et son rêve immense, salvateur, rédempteur : « La joie ne réside pas dans les choses, mais dans la rencontre… Se rencontrer ne veut pas dire se fondre dans la masse, ni penser tous de la même manière, ou vivre exactement de la même façon en faisant et en répétant la même chose ... C’est être capable d’entrer dans la culture de la rencontre. La rencontre est un appel, une invitation à trouver le courage de nourrir la flamme d’un rêve commun. Nous sommes si différents ! Nous parlons des langues différentes, nous nous habillons de façons différentes, mais je vous en prie, essayons d’avoir un rêve en commun ! Car oui, c’est possible. Loin de nous détruire, cela nous enrichira. Un grand rêve, un rêve à même de nous impliquer tous. Ce rêve pour lequel Jésus a donné sa vie sur la Croix… Un rêve appelé Jésus… Un rêve concert, qui est une personne, qui circule dans nos veines, qui fait frémir le cœur, le fait tressaillir chaque fois que nous parviennent ces mots : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Et de conclure « Vous aussi vous vous aimerez les uns les autres ».
Un legs précieux. Un trésor pour notre humanité en détresse, en ce Jour de la Terre qu’il a tant aimée et défendue.
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