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Les réserves naturelles du Liban – 4

19/06/2024|Jocelyne Dagher Hayek

Dans ses dimensions restreintes, le Liban a trop d’originalité, trop de vie, trop de

couleur pour qu’on ait le droit de le dédaigner. C’est un monde en miniature ; mais un monde complet.

Gabriel Charmes (Journaliste 1850-1886)



La côte de Tyr (Liban sud) -1998

A 83 kms au sud de Beyrouth, s’étalant sur plus de 8 Kms, c’est une des plus grandes et des plus belles plages de sable du Liban.

Située dans la partie sud de la ville, elle développe sur 380 hectares une plage de sable fin, des sources d’eau et une terre agricole. Elle est divisée en deux par le camp de réfugiés de Rachidyé. C’est un sanctuaire pour les oiseaux migrateurs et un espace de nidification pour 2 espèces menacées de tortues de mer, la tortue verte et la caouanne ou Caretta caretta. On y trouve des puits artésiens dont les murs ont été bâtis par les Phéniciens.




La source de Ras el Ain était utilisée pour l’irrigation depuis cette époque lointaine. La réserve est caractérisée par un écosystème marin et côtier. A l’endroit où l’eau douce rejoint l’eau de mer, une zone très riche en espèces marines s’est développée.  Les terres agricoles se situent au centre de la réserve. Elles sont irriguées par des sources d’eau potable depuis 4000 ans.

Cet espace naturel fait partie de l’ancienne ville historique de Tyr.

Une étude plus approfondie de sa faune et de sa flore est encore nécessaire. Cependant, des jonquilles de mer et des nénuphars y ont déjà été répertoriés.

Cette réserve est aussi un site Ramsar (Zone humide d’importance internationale).




La réserve de Yammouneh (Baalbeck)-1999

Située à 27 kms au Nord-Ouest de Baalbek et 120 kms de Beyrouth, la superbe réserve naturelle de Yammouneh conjugue archéologie et richesses naturelles.  Elle s’étale sur une surface d’environ 2100 hectares, à une altitude allant de 1400 à 2000 m au-dessus de la surface de la mer.

C’est une zone aride parsemée de genévriers très anciens. Particulièrement riche en eau, on y dénombre 84 sources, 4 rivières permanentes et 2 rivières saisonnières. Le lac de Yammouneh est alimenté par la source des 40 martyrs. C’était un site de pèlerinage antique. Il gèle en hiver et se transforme en plaine boueuse à la fin de l’été. Selon la mythologie, la déesse phénicienne Astarté (Vénus) se serait transformée en poisson doré dans le lac de Yammouneh pour échapper à la vengeance de Typhon, le frère d’Adonis. Dans les cours d’eau de la réserve vit le seul poisson endémique du Liban, le vairon du Liban ou « al-Choubout el loubnani ». Identifiée en 1883, c’est la seule espèce présente dans le lac de Yammouneh et endémique à ce lac. On la croyait disparue suite à l’ouverture d’un tunnel artificiel pour irriguer, à partir du lac de Yammouneh, d’autres zones de la plaine agricole de la Békaa en 1937. Le lac avait alors presque disparu et l’espèce déclarée éteinte par le ministère de l’agriculture en 1985. Mais, des études entreprises par des spécialistes ont prouvé la présence de son frère jumeau, le vairon de l’Oronte, dans toute la région de l’Oronte, dans les affluents du Litani, et en amont de la rivière du Jourdain.


Lynx


Sur le site de Yammouneh poussent plantes rares, conifères, plantes médicinales. Une végétation dense s’étale sur près de 30% de la réserve.

De nombreux vestiges archéologiques agrémentent le paysage dont une voie romaine construite par l’empereur Domitien. Elle reliait le village de Yammouneh au village de Aqoura au Mont Liban. L’empereur Hadrien y avait sa résidence d’été dont les vestiges sont encore visibles sur place. Hadrien, particulièrement sensible à la beauté naturelle et à la richesse des lieux, avait ordonné à son armée, en 134 AD, de graver dans la pierre l’interdiction d’abattre les genévriers. Des ruines phéniciennes et arabes se trouvent aussi à Yammouneh dont un temple romano byzantin qui abritait une statue d’Aphrodite déplacée depuis à Baalbek.


Orchidée rare

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