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Les réserves naturelles du Liban – 9

25/07/2024|Jocelyne Dagher Hayek

Dans ses dimensions restreintes, le Liban a trop d’originalité, trop de vie, trop de

couleur pour qu’on ait le droit de le dédaigner. C’est un monde en miniature ; mais un monde complet.

Gabriel Charmes (Journaliste 1850-1886)



La Réserve de Biosphère de Jabal Moussa

Reconnue par l’Unesco en 2009 en tant que réserve de biosphère dans le cadre du programme Man And Biosphère, la réserve de Jabal Moussa, la Montagne de Moïse, se trouve dans le Kesrouan.

Située sur le flanc Ouest du Mont Liban, à une altitude comprise entre 350m et 1700m, son cœur couvre une superficie de 1250 ha sur un total de 6500 ha.

Elle comprend les villages de Yahchouch, Qehmez, Jouret el Thermos, Nahr ed Dahab, Ghbalé, Aabri et Chouwan.


C’est un site au patrimoine naturel et culturel exceptionnel.




Sur une petite surface, Jabal Moussa concentre l’ensemble des situations végétales de la moyenne montagne libanaise. Sa topographie est variée alternant les rochers et une végétation plus ou moins dense. La diversité de la flore s’explique par de grandes variétés d’altitudes et d’exposition dans le massif. Son relief et ses accès difficiles lui ont permis de conserver son aspect naturel.

Dans ce massif de moyenne montagne, entre le littoral et la chaîne du Mont Liban, on trouve quelques anciennes maisons de pierre et des anciennes terrasses agricoles qui prouvent que la zone était autrefois habitée au moins en partie.

Presque toutes les familles du monde végétal méditerranéen y sont représentées. En effet, entre 500m et 1500m de dénivelé, elle groupe des plantes du littoral et des plantes de haute altitude.




Sa faune comprend 25 espèces de mammifères dont le renard roux, le loup, les fouines, les hyènes, le sanglier, l’écureuil, le porc-épic et le daman des rochers, charmant petit mammifère communément connu sous le nom de Tabsoun que l’on croyait éteint au Liban. La réserve de Jabal Moussa est la limite nord de sa présence.

On y a dénombré également 137 espèces d’oiseaux entre résidents et migrateurs.

La RBJM est considérée Important Bird Area.

Sa flore riche, environ 700 espèces, comprend des espèces endémiques au lieu, des pins, des genévriers, plusieurs variétés de chênes, le cyclamen du Liban.


Les paysages de Jabal Moussa sont féériques et contrastés. A partir de la réserve, on accède à Nahr Ibrahim ou fleuve d’Adonis, magnifique paysage naturellement protégé et épicentre du mythe du Dieu Adonis qui aurait été tué dans cette vallée, selon la mythologie phénicienne.




Des gravures pour la protection des arbres datant de l’empereur Hadrien au 2e siècle AD, des escaliers romains, une église byzantine, des pressoirs à olives sont les témoins d’une richesse historique et culturelle datant des périodes phéniciennes, romaines et ottomanes du site.


Trip Advisor a classé la RBJM parmi les 10% de sites les plus attirants du monde pour 2020.


 Jabal Moussa conjugue l’homme et la nature. Les populations locales s’impliquent dans ce projet en proposant des maisons d’hôtes, en offrant à la vente des produits du terroir qu’elles confectionnent, en faisant office de guides touristiques. Leurs revenus s’en trouvent enrichis.



Conclusion

Nos réserves naturelles sont une richesse inestimable.

La majorité de nos forêts a été sacrifiée, saccagée, endommagée par l’insouciance humaine, par l’usage excessif de produits agrochimiques, par la construction massive sans planification, par les carrières, par les incendies, par la chasse, par l’agriculture et les pâturages non contrôlés.

Une révision des mentalités et de l’approche de la nature est non seulement nécessaire mais également porteuse d’opportunités de travail et d’enrichissement.

Des programmes avec assistance internationale ont été mis sur pied pour la conservation et la protection de la diversité au Liban. Il faut s’y accrocher et les poursuivre pour éviter la désertification rampante et ses conséquences néfastes.


Une réserve est une source naturelle de beauté, de culture et de tourisme. L’écotourisme contribue à fortifier la collaboration entre les responsables des réserves et les populations locales sur le plan socio-économique.


Les Libanais, en général, privilégient le gain immédiat à la sauvegarde d’un patrimoine qui, une fois détruit, est très difficile à récupérer. Ce patrimoine est un trésor pour les générations futures, une spécificité rare dans la région, une garantie de développement économique et d’amélioration de qualité de vie.


A nous d’encourager et de mettre au point une prise de conscience et des actions collectives en ce sens.


Cette citation du chef indien Sitting Bull est donc à considérer avec attention :


« Lorsque la dernière goutte d’eau sera polluée, le dernier animal chassé et le dernier arbre coupé, l’homme blanc comprendra que l’argent ne se mange pas ».

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