Présentez-nous Jacky Terrason et son concert au Liban
Avant de venir au Liban en 2003, j'ai travaillé dans un célèbre festival de Jazz à Paris. C'est là que j'ai rencontré pour la première fois la musique de Jacky Terrasson (et la personne bien sûr). Je peux dire que c'est un des artistes qui m'a poussé à travailler dans la musique tant il m'a fait rêver pendant le concert mais aussi parce qu'en dehors de la scène c'est un homme profond et joyeux. J'ai longtemps eu envie d'organiser son concert dans Liban Jazz et suis heureux que près de 20 ans après la création de Liban Jazz et pas loin de 200 concerts plus loin, les planètes se sont alignées et ont rendues ce moment possible. Je suis particulièrement satisfait qu'il présente ce concert en trio parce qu'il est un des rares grands maitres reconnus de cette formation: Pas de démonstration de force mais au contraire un dialogue à trois où les musiciens: Terrasson au piano, Sylvain Romano à la contrebasse et Lukmil Perez, batteur percussionniste franco-cubain exceptionnel, ont chacun une place essentielle pour nous emmener vivre des émotions uniques.
Revenons à Liban Jazz quand l’avez-vous créé et quel est votre bilan aujourd’hui ?
Ça date (rires)... En 2003, j'avais 23 ans quand je me suis lancé de tout mon être dans cette aventure. J'ai fait bien d'autres choses, managé des artistes à succès, programmé de grands festivals, produit des disques mais c'est sans aucun doute l'aventure Liban Jazz qui a fait de moi la personne que je suis aujourd'hui. J'ai eu la chance de faire de merveilleuses rencontres tout au long du chemin à commencer par Etel Adnan qui est la marraine de Liban Jazz et qui avait écrit un texte pour présenter le premier festival et qui me fait monter les larmes aux yeux à chaque fois que j'y pense (je le connais par cœur).
Liban Jazz ne s'est jamais arrêté. Depuis les premiers concerts : Archie Shepp, Duke Ellington Orchestra, Liz Mc Comb, Omar Sosa, Ibrahim Maalouf, Roberto Fonseca, Fatoumata Diawara, Tigran Hamasyan et tant d'autres musiciens extraordinaires nous ont fait l'honneur d'accepter notre invitation. Avec les années le Liban est devenu un point d'encrage des tournées de la scène Jazz internationale. C'est notre plus grande réussite. Et le public toujours aussi chaleureux pour les accueillir avec une féroce générosité.
En 2006, au moment de l'attaque israélienne contre le Liban, Liban Jazz a organisé l'un des plus grands concerts de Jazz jamais produit : Plus de 20 têtes d'affiches se sont réunies par solidarité au Théâtre des Champs Elysées à Paris pour soutenir la Croix Rouge Libanaise. Je recevais des appels de musiciens que j'adore du Mali, des Etats Unis pour me dire : On vient ! C'était très émouvant et la preuve que nous faisions les choses bien.
Dans cette situation difficile, comment réagit votre public ? Est-il toujours au rendez-vous ?
Grâce au soutien de nos partenaires historiques et actuels : Arthaus, l'Institut Français du Liban, Mitsulift, Wardé, l'Institut Culturel Italien au Liban, 22 Degrees, la qualité des spectacles que j'organise avec le MusicHall n'a pas diminué ou été altérée. Et le public a toujours reconnu ça dans Liban Jazz. On peut aimer plus ou moins une performance, c'est bien normal mais quand on sort d'un concert il faut qu'il se soit passé quelque chose de singulier. Nous créons des expériences de LIVE, c'est comme ça qu'on approche l'organisation des concerts. Nos spectacles sont accessibles à tous et sans concessions pour les connaisseurs. Tout le monde s'y retrouve. Nous avons un éventail public très large: Des jeunes à peine trentenaires jusqu'aux personnes à la retraite. Tout le monde peut y trouver de quoi rêver, ou simplement respirer, avant de reprendre le cours des choses après une parenthèse d'une heure et demi.
Aussi, nous avons ajusté le prix de nos billets essentiellement en baissant le prix des billets dans la troisième zone pour rester accessibles financièrement au plus grand nombre.
Merci à tous ceux qui viennent, vous êtes la force dans laquelle nous puisons pour continuer à écrire l'Histoire de Liban Jazz.
Quels sont vos projets – et challenges - futurs ?
Les défis sont grands parce que nous vivons des situations changeantes. Les certitudes ne sont plus de mise et pas seulement au Liban. La survie de Liban Jazz est en jeu à chaque concert et les espoirs de présenter des artistes que nous aimons sont si grands qu'on fait tout pour garder la tête hors de l'eau. Nous avons vécu de si grands moments qu'ils effacent les situations compliquées que nous avons eu à traverser en 20 ans. Rester là, ne pas baisser la garde et présenter des concerts dont nous sommes fiers toujours c'est l'enjeu premier. C'est notre mission, aussi. Alors, foncez prendre vos places à la Librairie Antoine.
Pour en savoir plus, cliquez ici
ARTICLES SIMILAIRES
Petite messe solennelle de Rossini pour un grand concert réjouissant au Festival al Bustan
Gisèle Kayata Eid
20/03/2024
Laura Lahoud : « oui nous l’avons fait envers et contre tout »
Nelly Helou
20/03/2024
Riche saison hivernale à Beit Tabaris
Zeina Saleh Kayali
13/03/2024
Vernis Rouge : « Je suis fière de pouvoir représenter le Liban »
Garance Fontenette
07/03/2024
Abdel Rahman el Bacha en concert exceptionnel à Beyrouth
Gisèle Kayata Eid
03/03/2024
Mélodies françaises et libanaises par Marie-José Matar et Elie Sawma
Zeina Saleh Kayali
27/02/2024
De Kaslik à Erevan avec Betty Salkhanian et Georges Daccache
Zeina Saleh Kayali
25/02/2024
La musique : Un vecteur conducteur essentiel pour créer une véritable nation
Nelly Helou
20/02/2024
Orphée autrement avec La petite suite
Zeina Saleh Kayali
13/02/2024
Noémie Chemali et l’Opus 961
Zeina Saleh Kayali
07/02/2024