Après A l’altru mondu en hommage aux victimes de l’explosion sur le port de Beyrouth le 4 août 2020, vous voici avec un nouveau projet en faveur de notre pays blessé. De quoi s’agit-il ?
Les libanais rêvent d’un monde meilleur, un monde où règnent la Paix, la Justice et la Charité. Un monde où des sentinelles veillent sur ce qui est le plus précieux : la Vie. La situation du peuple libanais ne cessant de se dégrader, j’ai décidé d’en exprimer la souffrance à travers Sintineddi.
Pourquoi ce choix ?
C’est une chanson qui parle de la semence de révolte qui ne veut pas mourir et qui sommeille en chacun de nous. Pour ce qui me concerne, c’était une projection du désir de lutter inlassablement pour faire faire face à une situation sans précédent afin de pouvoir surmonter le cap.
Qui sont les sentinelles ?
Nous ! Les bons citoyens qui œuvrent inlassablement pour soutenir le Liban en exerçant toutes sortes de résistances : politique, culturelle, sociale, soutien de nos universités, de nos hôpitaux… Il s’agit de semer un peu d’espoir dans le cœur des jeunes qui tentent de quitter le Liban à jamais. Il s’agit aussi de faire face à la théocratie et à l’obscurantisme. Nos racines remontent à 7000 ans avant Jésus Christ. Personne ne pourra nous effacer ni annihiler notre identité.
Pour quelle raison reprenez-vous souvent des chansons corses ?
Quand je chante des chansons corses je chante à travers elles mon Liban le Liban dont j’ai tant rêvé ; leurs chants véhiculent des idées et des valeurs chères au peuple Corse. Les Libanais partagent ces mêmes valeurs. Cette chanson est comme un acte militant, fondateur d’une identité d’une existence. Le transfert vers ce que nous ressentons se fait alors naturellement. Sintineddi sonne alors comme un hommage de la Corse à un Liban meurtri par toutes les crises qu’il traverse. Une manière de faire connaitre en Corse la réalité de ce que vivent les libanais et de leur porter secours en ces moments difficiles.
Où et comment cette chanson a-t- elle été enregistrés ?
La partie instrumentale à Prague avec 20 membres de l’orchestre de Prague sous la direction de l’arrangeur Vartan Agopian. Jean Charles Papi et la chorale ont enregistré en Corse, ma voix et les instruments orientaux au Liban.
Qui a fait le choix du texte arabe ?
Le poète Henri Zogheib. Il s’agit d’un extrait de Votre Liban et le mien de Gebran Khalil Gebran. Ce texte résume tout !! on dirait que l’histoire se répète, Gebran avait déjà bien compris qu’il y aurait toujours deux Liban : le Liban des mafieux des usurpateurs des politicards et de l’autre côté son Liban celui des poètes et des paysans ceux qui sont toujours en œuvre avec la terre.
Vous êtes la Marraine de l’association le Cèdre Corse, présidée par le Père Louis El Rahi et qui a vu le jour le 7 avril dernier. Vous avez voulu lui offrir cette chanson ?
Oui comme un moyen de sensibiliser les Corses à la situation du Liban et d’agir à travers l’association pour aider les parents Libanais à payer la scolarité de leurs enfants tout en promouvant le patrimoine méditerranéen commun entre la Corse et le Liban et développant les liens historiques de l’amitié franco-libanaise et de la francophonie, omniprésente dans l’éducation d’une grande majorité de libanais. L’association le Cèdre Corse souhaite apporter une aide humanitaire à des associations, structures, familles libanaises dans le besoin et porter aide et assistance à des étudiants libanais en difficulté inscrits dans un établissement d’enseignement situé en Corse.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le Cèdre Corse ?
Le 4 août 2020 une gigantesque explosion survenue sur le port de Beyrouth ravageait la ville. Une grande partie de la population déjà affaiblie par la crise économique qui ébranlait le pays se trouvait plongée dans la précarité. A l’initiative du Père Louis El RAHI et d’Alain ROYER une chaine de solidarité s’est mise en place et grâce à la générosité des corses 5 tonnes d’aide alimentaire ont pu être acheminées vers Beyrouth. L’amitié que les corses portent au Liban et leur générosité ne s’est pas arrêtée avec cette action et le Père Louis EL RAHI a souhaité lui donner un cadre. C’est ainsi qu’est née l’association : « Cèdre Corse » ... symbole de la solidarité enracinée. Elle est la matérialisation de l’amitié Corso-Libanaise, du lien qui unit la Corse et le Liban.
Quel a été la première action de cette association ?
Soutenir l’éducation, dernier rempart face à toutes les crises que traversent courageusement les libanais.Il s’agit d’aider des familles en difficulté à payer la scolarité de leurs enfants et contribuer par là même à maintenir ouverts des établissements scolaires. L’association vous propose donc aujourd’hui de participer aux frais de scolarité d’enfants libanais, sachant qu’une année de scolarité coûte en moyenne 400€. Vous pouvez participer à cette action par différents moyens :
- Un don unique du montant de votre choix
- Ou des versements échelonnés ... selon votre souhait
L’aide sera reversée directement aux établissements scolaires avec lesquels l’association le Cèdre Corse a établi un partenariat.
Qui sont les principaux protagonistes sans qui le projet n’aurait pu voir le jour ?
M. François-Xavier Ceccoli, Président des Républicains de la Haute Corse, qui a financé le projet, M. Robert Virgitti de son aide inestimable M.Edmond Hanna et M.Dominique Chesneau nos deux mécènes, Jean-Charles Papi, Jean-Philippe Martini et Jean-Simon Ambrosi, qui ont prêté leurs voix. le Studio Ricordu qui nous a offert l’enregistrement, l ingénieur de son Laurent binder pour son soutien inconditionnel, l’association Energis-Libani, qui nous a offert un soutien logistique.
ARTICLES SIMILAIRES
Petite messe solennelle de Rossini pour un grand concert réjouissant au Festival al Bustan
Gisèle Kayata Eid
20/03/2024
Laura Lahoud : « oui nous l’avons fait envers et contre tout »
Nelly Helou
20/03/2024
Riche saison hivernale à Beit Tabaris
Zeina Saleh Kayali
13/03/2024
Vernis Rouge : « Je suis fière de pouvoir représenter le Liban »
Garance Fontenette
07/03/2024
Abdel Rahman el Bacha en concert exceptionnel à Beyrouth
Gisèle Kayata Eid
03/03/2024
Mélodies françaises et libanaises par Marie-José Matar et Elie Sawma
Zeina Saleh Kayali
27/02/2024
De Kaslik à Erevan avec Betty Salkhanian et Georges Daccache
Zeina Saleh Kayali
25/02/2024
La musique : Un vecteur conducteur essentiel pour créer une véritable nation
Nelly Helou
20/02/2024
Orphée autrement avec La petite suite
Zeina Saleh Kayali
13/02/2024
Noémie Chemali et l’Opus 961
Zeina Saleh Kayali
07/02/2024