Fantaisie pour flûte et piano à Paris par Elie Sawma et Huiryeong Park
21/03/2025|Zeina Saleh Kayali
Belle initiative que ces Chroniques musicales organisées par l’Institut national des jeunes aveugles (INJA) situé dans le 7e arrondissement de Paris. Un cycle de concerts qui se tiennent tous les jeudis de 13h à 14h. Agréable moment musical à l’heure du déjeuner dans la somptueuse salle André Marchal, réputée pour son acoustique, ces concerts permettent à des élèves, anciens élèves, professeurs de musique et autres musiciens de se produire devant un public fidélisé. Et jeudi 20 mars, c’étaient Elie Sawma, brillant pianiste libanais établi en France et Huiryeong Park, flûtiste coréenne virtuose qui se produisaient dans un programme consacré à la musique française.
Mise en bouche avec trois pièces de Gabriel Fauré (1845-1924), deux mélodies, Au bord de l’eau et Après un rêve, suivies de la célèbre Sicilienne extraite de sa musique de scène Pélléas et Mélisande. D’emblée le ton est donné. Dialogue d’une grande homogénéité entre les deux instrumentistes. Nous sommes clairement en présence de deux excellents chambristes. Le programme se poursuit avec deux mélodies de Reynaldo Hahn (1074-1947), L’Heure exquise et A Chloris. Elégance et raffinement sont de mise. Vient alors « la pièce préférée » des deux musiciens, Une Sonate de la compositrice Mel Bonis (1858-1937) qui s’appelait en fait Mélanie mais voulait cacher qu’elle était une femme pour que l’on écoute sa musique, comme l’explique le pianiste. L’œuvre, contrastée, au langage impressionniste plaît beaucoup et permet d’apprécier à sa juste valeur le talent de coloriste et de rythmicienne d’une compositrice trop peu jouée. La flûtiste sait mettre en valeur le dialogue avec le piano et chaque musicien répond aux sollicitations de l’autre, et utilise au mieux les ressources de son instrument.
Retour à la mélodie avec Claude Debussy (1862-1918), Beau soir et l’Ame évaporée, deux pièces interprétées avec un mélange de poésie et de grâce, puis clôture en beauté avec Cantabile et presto de Georges Enesco (1881-1955), œuvre aux qualités expressives avec des envolées chatoyantes parfaitement bien restituées par les deux instrumentistes.
Beau moment musical qui met en valeur le dialogue des cultures et son universalité, quand un Libanais et une Coréenne valorisent, avec beaucoup de talent, la musique française.
ARTICLES SIMILAIRES
Création mondiale à Paris de la Passion selon les enfants de Zad Moultaka
Zeina Saleh Kayali
19/03/2025
Avec « Le Chemin de croix » de F. Liszt, le Festival du Bustan coche un niveau d’excellence jamais égalé
Gisèle Kayata Eid
17/03/2025
Les Jeudis musicaux de Saint Maron : sortir du drame par la beauté
Zeina Saleh Kayali
13/03/2025
'Basques Arabesques' de Naji Hakim : rencontre de cultures et de rythmes
Zeina Saleh Kayali
09/03/2025
Un hiver très vocal à Beit Tabaris
Zeina Saleh Kayali
09/03/2025
Le Liban dans la chanson : Une déclaration d’amour au pays du Cèdre
Nelly Helou
05/03/2025
Jam3a ou la rencontre de musiciens et d’artistes
04/03/2025
Ziad Kreidy sur tous les fronts musicaux
Zeina Saleh Kayali
04/03/2025
Sœur Marana Saad et l’amour de la beauté (Philokalia)
Zeina Saleh Kayali
04/03/2025
Le tsar Berezovsky en son royaume d’Al Bustan
Zeina Saleh Kayali
27/02/2025