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Les Jeudis musicaux de Saint Maron : sortir du drame par la beauté

13/03/2025|Zeina Saleh Kayali


Père Richard Abi Saleh, que tout le monde connaît comme « père Richard », est le curé de la paroisse Saint Maron à Gemmayzé en plein cœur de Beyrouth. Il y a fondé les « Jeudis musicaux » dont il raconte la genèse à l’Agenda culturel.


Vous avez fait de cette paroisse un centre important de vie culturelle à Beyrouth. Comment vous est venue l’idée des Jeudis musicaux ?

La situation géographique de l’église Saint Maron, en plein cœur de la capitale en fait un lieu central et facile d’accès d’où peut rayonner la culture. Au moment de l’explosion du 4 août 2020, tout le quartier a subi d’effroyables dommages, sans compter que nous étions en pleine pandémie et que le pays faisait face à une crise économique sans précédent avec des cas de pauvreté absolument bouleversants. La paroisse est alors devenue un centre social, apportant toute l’aide qu’elle pouvait aux plus démunis. Et en parant aux urgences les plus pressées, je me suis dit qu’au-delà des besoins immédiats les plus élémentaires, il était absolument nécessaire d’offrir également du rêve et de la beauté.


Vous pensez que l’expression artistique est importante pour vivre ?

Elle est nécessaire. On célèbre Dieu non seulement par le bien et le vrai, mais aussi par le beau. L’art en général et la musique en particulier constituent la meilleure façon de raconter l’amour de Dieu. J’ai appris à développer cette mission qui consiste à célébrer le Seigneur par le beau et je considère que produire tant de beauté est une preuve de l’existence de Dieu.


Vous êtes adepte de Saint Augustin quand il dit que « chanter c’est prier deux fois » ?

Absolument. Dans le chant, l’on dit plus que dans la parole seule. Le message devient alors double. Mais la musique instrumentale est aussi une façon de prier, elle nous incite à entrer en nous-même et à intérioriser un message. La musique est un langage universel qui transcende le dialogue entre l’Homme et son créateur. Et je ne parle pas uniquement de la musique sacrée. Il est d’ailleurs intéressant de noter que lors des concerts à l’église, l’on rencontre un public qui ne la fréquente pas forcément dans les autres occasions comme l’office du dimanche.


Quelle est la particularité des Jeudis musicaux de Saint Maron ?

Ils se tiennent chaque quatrième jeudi du mois, allant de septembre à juillet, ils sont gratuits et privilégient les jeunes musiciens libanais qui n’ont pas forcément l’occasion de s’exprimer et n’ont pas vraiment de scène musicale qui leur est dédiée. Les musiciens sont rémunérés car pour beaucoup c’est un moyen de vie et il est indispensable de les rétribuer pour leur travail.


Vous offrez aussi au public l’occasion de découvrir ces jeunes musiciens libanais ?

Oui et certains sont vraiment excellents. Nous avons au Liban, des talents extraordinaires qui s’expriment avec tout le cœur et leur virtuosité lors de ces concerts. Ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, tout ce dont ils sont capables, et trouvent à Saint Maron un lieu d’accueil pour s’épanouir et une reconnaissance qui est absolument nécessaire à l’artiste.  


Quel est le prochain concert ?

Le jeudi 20 mars à 20 heures, nous recevons un grand chœur, khawabi el nagham, sous la direction du père Hanna Eid, qui interprétera les plus belles pages du patrimoine musical libanais avec des œuvres de Philemon Wehbé, des Frères Rahbani entre autres. Venez nombreux !  


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