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Daniel Alhaiby ou la flûte « enchantée » dans tous ses états

13/04/2025|Zeina Saleh Kayali

Etabli à Paris depuis 2016, le flûtiste et compositeur Daniel Alhaiby y a fondé un groupe d’une dizaine de musiciens avec qui il explore différents genres de langages musicaux. Il raconte à l’Agenda Culturel

 

Votre formation de flûtiste est totalement classique ?

Oui absolument et je suis spécialisé dans le répertoire baroque, notamment Jean-Sébastien Bach. J’ai également un diplôme de musique jazz et un autre de musique orientale. Vous voyez que je fais dans la fusion éclectique !

 

Vous êtes également compositeur. A quel moment vous est venu le déclic de la composition ?

En effet et je suis titulaire d’un diplôme en composition et de musique à l’image. Vers l’âge de 17 ans j’ai pris la décision de faire de la musique mon métier et après ma terminale, je suis venue me perfectionner comme flûtiste en France. Sauf que mon professeur qui trouvait que j’avais des interprétations très originales des pièces du grand répertoire me disait « tu as ta propre créativité, tu dois composer ». Etant dans un pays où la composition est une matière académique et parfaitement bien cadrée j’ai donc décidé de m’y plonger et par le biais de ces différentes disciplines que j’ai apprises, j’essaie de mettre en valeur mon instrument et d’en montrer toutes les possibilités.

 

La flûte traversière n’est pas assez reconnue selon vous ?

Disons que l’on n’en connaît pas forcément toutes les facettes. Dans mes compositions je donne un rôle important à la flûte traversière qui peut être aussi bien un instrument mélodique (qui a la mélodie) ou harmonique (qui fait partie de l’accompagnement). C’est l’amour que j’ai pour mon instrument qui m’a poussé à en redéfinir les frontières. Il est vrai que le public a tendance à cantonner la flûte dans un certain répertoire, entre le baroque, le classique ou le romantique et à considérer que c’est un instrument monotone voire ennuyeux. Or les possibilités de la flûte sont infinies, elle joue tous les registres, se rapproche de la voix humaine et s’adapte à tous les genres. C’est cela que je voudrais démontrer.

 

Comment se présente votre groupe musical et quel en est le répertoire ?

C’est un groupe à géométrie variable (de 2 à 10 musiciens), tous professionnels et ayant reçu une formation classique très solide. Le répertoire varie selon les concerts et les demandes des organisateurs de concerts. Nous interprétons mes compositions mais aussi des reprises des grands standards occidentaux ou orientaux que j’orchestre moi-même.

 

Quels sont les instruments de votre groupe ?

La flûte traversière, la guitare électrique, la guitare basse, le piano, deux types de percussions et un quatuor ou quintette à cordes.

 

Comment définiriez-vous votre langage musical ?

Je le définirai comme révolutionnaire, entre le contemporain et le classique et tout à fait nouveau par rapport à la flûte traversière.

 

Qu’est-ce qui vous inspire ?

C’est surtout la nature, mais les gens aussi. J’observe beaucoup le déroulement de la vie. Qu’est ce qui fait bouger le monde ? Pour écrire, j’ai besoin d’être seul pour pouvoir restituer tout ce que j’ai absorbé dans le monde extérieur. Une histoire du quotidien peut constituer pour moi une inspiration à part entière et mon langage musical dépend alors de mon état d’âme à cet instant précis.

 

Vous composez à la table ?

Cela dépend des circonstances. Quand je travaille pour un projet précis et bien défini, je suis à la table. Mais quand je compose pour moi-même, une idée peut venir comme ça, avant de m’endormir ou bien en me douchant ou en marchant, Alors je chante la mélodie je l’enregistre dans ma tête et quand je reviens à la maison je l’écris

 

Vous improvisez beaucoup ?

L’improvisation qui est de la composition en direct est complètement mon monde. Elle me donne ma véritable identité de flûtiste et offre une incroyable intimité avec l’instrument. En tant que Libanais, j’ai la musique orientale dans le sang et elle est très largement constituée d’improvisation, ainsi que le jazz d’ailleurs. Mais pour être un bon improvisateur il est essentiel d’avoir une technique très solide, car il est dommage d’avoir des idées et de ne pouvoir les exprimer par manque de technique. En outre, la technique peut vous permettre de vous rattraper sans que personne ne le remarque, si vous avez un trou de mémoire en plein concert par exemple. La connaissance profonde de son instrument est absolument fondamentale pour le musicien.

 

Vous êtes passionné de musique à l’image ?

Absolument. Je suis un grand cinéphile et je considère qu’un film est fait par moitié d’image et par moitié de son. Essayez de regarder des images sans musique. Ce n’est absolument pas la même sensation ! J’admire énormément les grands compositeurs de musique à l’image comme John Williams, Bernard Herman ou Gabriel Yared. Leur univers musical me passionne.

 

Quels sont vos prochains projets ?

Je prépare une grande tournée qui devrait inclure le Liban (cela devait se faire en décembre dernier mais a dû être reporté à cause de la guerre), Dubaï et l’Olympia à Paris. J’y interprèterai avec mon ensemble un florilège de mes compositions ainsi que des reprises des années 1970 que j’ai orchestrées. Des œuvres françaises, américaines, égyptiennes et bien sûr libanaises. La date du Liban a été confirmée pour le 10 septembre prochain au Casino du Liban.

 

Que faut-il vous souhaiter ?

Le bonheur à travers la musique ! Mais aussi bien sûr la santé tant physique que mentale.  

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