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FMA : « Méprises : 25 ans de rêves en couleurs »

21/10/2024|Gisèle Kayata Eid, Montréal

C’est en ces termes coups de poing que le Festival du Monde Arabe (FMA) de Montréal présente le thème qui signe son quart de siècle d’art et de culture arabe en terre canadienne.

 

Un titre choc qui nous prend par surprise.

En signant sa 25ème saison, le FMA veut-il signifier qu’il a prouvé, en s’opposant depuis toujours aux courants obscurantistes, que le monde se méprend sur les préjugés concernant les Arabes en présentant le meilleur de leurs artistes « sans jamais sombrer dans la complaisance, la partisannerie ou l’autocensure »comme le rappelle Joseph Nakhlé, son directeur général et artistique ?  En bravant vents mauvais et préjugés racistes durant 25 ans, le Festival, en se maintenant toujours comme une référence de qualité dans le paysage culturel québécois, affirmerait -t-il par là son succès ?

Ou bien avoue-t-il qu’il a rêvé trop grand, trop beau et qu’il se serait trompé sur toute la ligne ?  « Il nous a fallu rêver en couleurs pendant 25 ans pour comprendre peu à peu qu’il y a eu méprise. Après nous avoir aveuglés de leurs feux universalistes, les Lumières qui ont forgé nos idéaux utopiques… s'évanouissent comme un mirage dans le désert. Les fards dégoulinent sur les écrans. Le vacarme du monde « civilisé » se terre dans un mutisme suffocant. Méprise ! »

Constatation claire et sans équivoque !

 

Conséquent avec lui-même, c’est avec courage et authenticité, ses valeurs phares depuis ses débuts, que le FMA a pris clairement position au lancement de la programmation de ce 25ème anniversaire trempé dans le sang et la barbarie que l’Occident se refuse de confesser.

 

Même après le 11 septembre qui porta un coup dur au FMA, son équipe n’a jamais baissé les bras et cette fois-ci encore, il martèle haut et fort que la culture est le meilleur vecteur pour établir et consolider les ponts entre les peuples.  Mais cette fois-ci, une fois n’est pas coutume, l’équipe qui a beaucoup travaillé à contre-courant pendant longtemps pour prouver que son festival qui partage les imaginaires pour susciter et entretenir le dialogue et montrer ce que le monde arabe peut offrir de mieux dans le domaine de la musique, de la pensée, du cinéma et de toutes sortes de manifestations artistiques et culturelles, cette fois-ci le FMA a tenu à signifier sa déception, sa « méprise » face au silence des « nations-phares ». « Le Festival nomme cette méprise béante entre les discours de l’Occident sur la règle de droit, la dignité des personnes, la protection de la vie humaine, la reconnaissance de droits nationaux et l’absence de mise en œuvre quand il s’agit des Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie et des Libanais au Liban » précise Louise Harel, porte-parole de cette dernière édition et ancienne présidente de l'Assemblée nationale du Québec.

 

Pourtant, cette année qui aurait voulu être festive en cette date anniversaire, le FMA est plus que jamais vigoureusement présent, comme pour conjurer le sort. Téméraire, il offre une programmation encore plus riche, encore plus dense qui s’étale sur un mois entier et dont Nai Barghouti, chanteuse palestinienne donnera le coup d’envoi, le 25 octobre.   

 

Les Arts de la scène offrent 25 spectacles originaires de Syrie, d’Algérie, du Maroc, de l’Égypte, de l’Irak (Naseer Shamma), de la Tunisie, du Québec, de la France et du Liban dont celui de Betty Taoutal (Mono-Pause), de Tony Yazbeck et sa troupe Al Arz, de Nicolas Fattouh (Comment vivre avec un meuble) et des musiciens libanais des Derviches tourneurs.

A l’espace Aleph où les prestations sont gratuites, c’est surtout la musique qui est à l’honneur lors d’une douzaine de performances en provenance de multiples pays.

Côté cinéma, quatre films sont à l’affiche notamment Arzé de Mira Shaib avec Betty Taoutal.

Au salon de la culture, penseurs, écrivains, universitaires, journalistes et conférenciers prendront la parole lors d’une dizaine de rencontres gratuites*

 

Programmation disponible sur le site internet du festival : www.festivalarabe.com   

 

* Au Salon de la culture, notre collaboratrice Gisèle Kayata Eid exposera sa démarche pour « Tricoter la réalité avec l’imaginaire », le mercredi 20 novembre, à 18h.  

 

 

 

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