Samedi 8 février verra les jardins de l’Institut français de Beyrouth résonner à nouveau des rires des enfants et de leurs courses folles entre les espaces mises à leur disposition pour une journée qui leur est consacrée. Ateliers, musique, jeux, cinéma, contes seront au programme de la deuxième édition du « Rendez-vous des enfants ».

Spécialement venus de France pour l’occasion Aurélie Neyret et Jibe seront au côté de Ralph Doumit pour offrir aux enfants des ateliers et des lectures. Musique et bonne humeur seront aussi au rendez-vous !

Rencontre express avec Aurélie Neyret et Jibe

Aurélie Neyret, illustratrice et dessinatrice

Vous découvrez le Liban en 2022 et y revenez juste après la guerre, comment s’est décidé ce voyage ?

Je suis ravie de revenir après 3 ans suite à l’invitation de Mathieu Diez de l’Institut Français. En m’invitant au premier évènement depuis la guerre, je n’ai pas pu refuser !

“Les carnets de Cerise” ont plus de 10 ans et vous sortez un nouvel album. Comment l’histoire a-t-elle évolué ? Et ses lecteurs ?

La série à commence en 2012 et à continue jusqu’en 2017. On a repris les personnages là où on les avait laissés. La maman de Cerise rencontre un homme qui avait petit un garçon. Tous ensemble ils forment une famille recomposée. Pour apprendre à se connaitre ils ont entrepris un voyage autour du monde. Donc le tome 6 raconte leur voyage et c’est une manière de faire grandir Cerise et que ses pensées actuelles résonnent avec ses lecteurs qui ont aussi grandi avec elle.

Quels conseils pouvez-vous donner à ceux qui veulent se lancer dans la BD jeunesse ?

Alors, quel conseil donner…moi je n’ai un parcours pas exemplaire, je n’ai pas de diplômes. Mon conseil serait de toujours dessiner, de faire ce qui nous plait. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la BD peut être un travail isolant, c’est un marathon, un travail de longue haleine. Il faut savoir garder la dimension à cultiver le coté plaisir, ne pas se prendre trop au sérieux et savoir saisir les opportunités et les rencontres

Jibe, bloggeur, illustrateur et graphiste.

Trois ans après votre première visite en 2021, vous revenez au Liban, juste après la guerre ! Qu’espérez-vous trouver ?

Je reviens à Beyrouth trois ans après mon premier bref séjour à l’occasion du festival Beyrouth BD dans le cadre de la journée des enfants qui se tient à l’Institut Français ce samedi. Mon premier séjour m’avait marqué et j’étais impatient de revenir et d’avoir un peu de temps pour déambuler et flâner dans les rues, dessiner un peu et trouver l’inspiration !

Vous avez un blog chezjibe.com et vous questionnez les réseaux sociaux à une heure où le sujet préoccupe beaucoup, où en êtes-vous sur ces questions ?

Ce questionnement me travaille toujours, car je suis tiraillé entre le fait de cautionner passivement les agissement et prises de positions politiques des détenteurs de ces réseaux sociaux et le fait de pouvoir partager mon travail facilement à travers des canaux de diffusion populaires. J’ai pu m’en accommoder un temps, mais la balance entre mes petits dessins et la puissance de nuisance de ces réseaux est déséquilibrée. Certains estiment devoir rester sur ces réseaux pour opérer une sorte de résistance et de contre-balancer les discours de haine et de division qui sont manifestement encouragés. Je comprends cette démarche mais elle me semble au mieux naïve et au pire contre-productive, car elle retient encore leur public captif de ces réseaux mortifères. J’entends bien qu’il est difficile de tourner le dos à une communauté qu’on a pu mettre des années à construire, et faute d’alternative crédible pour certains réseaux (je pense à Instagram, que j’ai quitté récemment), il faudra malheureusement encore un peu de temps avant qu’on puisse tous s’en affranchir.

Quels sont vos prochains projets ?

Mon prochain projet est un livre sur le Liban et Beyrouth, ce qui explique en partie ma venue ici, pour récupérer de la documentation graphique et m’imprégner de l’ambiance, des gens et des lieux. Le titre n’est pas encore choisi, mais la sortie est prévue pour début 2026.

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