Gaïa est le récit d’une vie et d’un destin tragique signé Edgar Davidian et publié aux Éditions Artliban Calima dirigées par Nidal Haddad.
L’auteur de l’ouvrage Edgar Davidian a entrepris des études supérieures de lettres
Modernes et de sciences politiques et fait carrière de journaliste au quotidien l’Orient-le Jour et comme rédacteur en chef du magazine Firstlook art et décoration. Il a son actif plusieurs publications.
Les pages de ce livre racontent l’histoire intime de Gaïa Fadoulian décédée à 29 ans suite à l’explosion quasi nucléaire du port de Beyrouth le 4 août 2020 qui a fait plus de 235 victimes, des milliers de blessés, et des dizaines de quartiers sinistrés dans Beyrouth la capitale du Liban.
En quatrième de couverture de l’ouvrage on peut lire : « du fond de ces décombres une belle âme sort d’un souvenir intact, lutte contre l’oubli, et revit à travers les pages du livre. » Davidian y évoque le parcours de cette jeune femme pleine de vie et de promesses d’avenir et fait ressurgir du passé tant de souvenirs.
Il confie : Gaïa c’est la victoire sur elle-même, sa maladie depuis l’enfance d’un estomac à problèmes, pour l’ingestion alimentaire, sa timidité, son peu d’assurance pour un corps qu’elle a finalement maîtrisé, sa jeunesse qu’elle a appris à nourrir de maturité, et sa passion de créer avec un art raffiné ».
A travers les 140 pages écrites dans un style fluide on s’attache à cette jeune femme charismatique arrachée à la vie de façon si cruelle. À travers de multiples contacts et témoignages, Davidian remonte le temps, depuis l’exode de ses grands-parents, ayant fui les massacres en Turquie pour finalement s’installer au Liban où elle est née le 8 juillet 1991. Une première prédestination ? Il y en aura d’autres dans son parcours et le destin est souvent cruel. Elle souhaitait se rendre aux Etats-Unis retrouver plusieurs membres de sa famille qui s’y sont installés mais n’a pu réaliser ce rêve.
L’auteur nous parle de la surprenante personnalité de Gaïa et de son sourire dont il percevait la force et le magnétisme, elle qui avait fait, sur son compte Facebook, cette citation « there is always a reason to smile. Find it ! » (Il y a toujours une raison pour sourire. Trouvez-la ! )
Pour sa formation universitaire Gaïa rêvait initialement de maquettes de bateaux et de grands larges. Mais faute de pouvoir embarquer dans cet univers assez compliqué elle se tourne vers le design du mobilier d’intérieur et se rend à l’âge de 18 ans, bac en main, à Genève pour se spécialiser. À la grande surprise de sa mère elle réussit à parfaitement bien gérer ces trois années d’étude loin du foyer. Elle noue des amitiés solides et durables et adopte un chien. D’ailleurs les chiens c’est un peu la grande affaire de tous les membres de sa famille.
Après trois années de formation à Genève dans les ateliers Hermès pour les produits design, elle rentre au bercail heureuse de retrouver la vie libanaise. Désireuse de perfectionner davantage sa formation artistique la voilà partie à Milan à l’Institut Marangoni dans cette ville accueillante où le design et la haute couture occupent une place de choix. Une ville divertissante avec sa célèbre Scala, les salons de Mode et sa gastronomie. Gaïa se plaît à Milan.
A 24 ans elle a acquis de la maturité, de l’assurance “et sa féminité est accomplie jusqu’au bout des ongles”. De retour de Milan son souhait de faire du design haut de gamme se heurte à de multiples obstacles. Sa mère Annie Vartivarian femme de culture attachée à l’art lui ouvre une porte comme à chaque fois que sa fille était confrontée à un problème. Elle lui propose de s’occuper de la galerie d‘art contemporain la “Galerie Letitia” qu’elle avait ouverte à Hamra en 2018. Une occupation en harmonie avec la personnalité hyper active de Gaïa tournée vers les relations humaines et artistiques.
Côté familial, ses parents avaient divorcé après de 21 ans de vie commune et la naissance de trois enfants. Le père Ara Fadoulian ingénieur civil est resté proche des siens, de Gaïa en particulier. Il évoque avec une infinie tendresse sa transparence, sa bonté, sa bienveillance et son bonheur de vivre. « Avec elle dit-il on se sent tranquille et en confiance.
Gaïa s’impliquait aussi dans de multiples œuvres humanitaires et s’attachait particulièrement à la défense des animaux. Fidèle à son souvenir, sa famille a fondé l’Association Gaïa Fondation en 2021 dédiée aux soins et au soutien des animaux dans le besoin.
A travers ce récit qui oscille entre drames et hymne à la vie, ceux qui connaissaient Gaïa la
retrouvent et ceux qui ne la connaissaient pas découvrent une belle âme au destin tragique que l’histoire aura retenue.
A savoir
Signature le lundi 29 juillet 2024 de 18h30 à 20h30
à la Bibliothèque Municipale de Beyrouth
Assabil - Monnot
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