Dans le cadre du Salon des Signatures, Élie Hayek signe son premier livre ‘Les faux arcs-en-ciel’ paru aux éditions Artliban Calima, le samedi 14 décembre 2024 entre 12h et 17h à Rebirth Beirut Space. Rencontre.
Comment l’idée vous est-elle venue de rédiger ce livre ?
Au départ, je suis de formation littéraire. Et le rêve ultime de tout littéraire est de publier, un jour, un ouvrage. Ce rêve a commencé à prendre forme lorsque j’ai rejoint l’atelier d’écriture animé par Antoine Boulad. Au fil des textes que j’écrivais, les camarades d’écriture ont remarqué que mes écrits tournaient, pour la plupart, autour des événements vécus durant la guerre du Liban.
Ils m’ont encouragé à construire quelque chose autour de ce sujet. Et je me suis lancé. A chaque fois que je terminais une partie, la plume m’entraînait plus loin.
Quel a été le moteur essentiel de votre écriture ?
La mémoire a joué un rôle déterminant. J’ai vécu les événements de la guerre de manière tellement intense que je n’en ai presque pas oublié le moindre détail. Adulte, j’ai voulu comprendre comment et pourquoi le Liban a été emporté dans ce tourbillon de violence. J’ai donc lu un nombre de livres et vu des films sur le contexte politique qui a accompagné et qui a précédé la grande explosion de 1975.
Comment pouvez-vous décrire votre livre en quelques mots ?
Les faux-arcs-en-ciel n’est pas un livre d’analyse politique et je ne voudrais pas qu’il soit considéré comme tel. C’est un livre qui décrit comment un enfant, puis un adolescent, a ouvert les yeux sur la guerre, comment il l’a perçue, vécue, et réalisant qu’il vivait dans une certaine anormalité, comment il a pu cohabiter avec les événements sans toutefois les accepter. J’ai été fidèle à la perception de l’enfant et je ne l’ai aucunement travestie.
Est-ce qu’il y aurait un message à transmettre à travers le livre ?
Libre à chacun de comprendre le livre et d’en tirer les leçons s’il en contient.
Pour ma part, en écrivant, j’ai surtout pensé à toutes les personnes avec lesquelles j’ai vécu cette étape de ma vie, ma famille, mes amis, mes camarades de classe, et j’ai voulu en fixer les souvenirs. Ce serait aussi un témoignage de notre vie durant la guerre, pour les générations qui ne l’ont pas vécue.
Qu’est-ce qui a été le plus dur dans ce processus ?
Curieusement, la chose la plus dure a été de trouver un titre qui englobe la totalité du récit et qui ne soit pas cliché. Le titre représente tous les espoirs que nous avons connus comme des rayons de lumière et qui ont vite fait de disparaître comme des illusions. Le pays retombait constamment dans la crise.
Élie Hayek détient une maîtrise en Lettres françaises de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth ainsi qu’un DESS en Ingénierie de la formation de l’Université de Toulouse 1. Il exerce le métier d'enseignant de français depuis 30 ans. Il participe à des ateliers d'écriture depuis 2022.
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