''La Musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée''. Platon
Pour apprécier et saisir la portée de cet article, il est fortement recommandé d'ouvrir les liens proposés.
Pour lire tout le dossier, cliquez ici
Une voix inoubliable mise au service de textes poètiques à souhait, Wadih El Safi est un « monument » de la scène musicale libanaise.
C’est à Niha, dans le Chouf, qu’est né Wadih Béchara Francis en 1921. Il fait des études de chant au Conservatoire National Supérieur de Musique à Beyrouth. A l’âge de 17 ans, il remporte un concours national organisé par la radio libanaise. Le jury, conquis par la pureté de sa voix de baryton lui suggère de prendre pour surnom « El Safi » (Le Pur).
En 1947, il se rend au Brésil où il reste jusqu’en 1950. Il s’y produit lors de fêtes et de manifestations organisées pour et par les émigrés libanais résidant dans ce pays, ravivant la nostalgie de la patrie.
A son retour au Liban, Wadih el Safi manifeste un penchant pour la musique populaire. Il choisit la poésie et le zajal pour inspirer patriotisme, amour, dévouement, valeurs, morales.
Ses capacités vocales lui permettent d’interpréter toutes sortes de chansons avec brio.
Il n’a pas le physique d’un jeune premier, mais son talent certain permet à sa carrière de prendre son essor grâce aux opérettes produites par le Festival International de Baalbeck où sa première apparition date de 1957. Il y excelle dans les airs folkloriques (Ataba, Mijana, Abou el Zuluf). Il a à son actif nombre de chants religieux également.
Ses chansons ont été diffusées sur toutes les radios du monde arabe. Touchant un large public composé de personnes de tous âges, classes sociales, régions et goûts, il est à la base d’une école fondée sur la tradition et inspirée du folklore.
Il a participé à d’importants festivals internationaux soulevant à chaque fois l’enthousiasme du public et a obtenu les plus hautes distinctions au Liban, en Tunisie, en Jordanie, en France, en Syrie.
Ouvert à la musique au sens large, il n’hésite pas à enregistrer, à l’âge de 78 ans, des duos avec le chanteur de Flamenco José Fernandez, offrant à son public un surprenant album de fusion arabo-andalouse.
Wadih chantait la terre, les ancêtres, le village, la famille, la campagne. Maître du mawwal libanais (genre de lamento précédent une chanson et exprimant la tristesse face à un départ ou la perte de l’être aimé), il est considéré comme un des piliers du Tarab avec le ténor de nationalité syrienne Sabah Fakhry.
Tarab = Influence de la musique que l’on écoute sur l’émotion ressentie au même instant, émotion qui peut aller de la plus grande exaltation spirituelle à la tristesse la plus désespérée. Il n’existe pas de concept équivalent en musique occidentale. (Zeina Saleh Kayali).
A son décès en 2013, à l’âge de 92 ans, il a été salué par tout un peuple comme une des figures marquantes du monde du chant et de la musique au Liban. Il nous laisse plus de 3000 chansons, interprétées de sa voix chaude et puissante.
ARTICLES SIMILAIRES
Fantaisie pour flûte et piano à Paris par Elie Sawma et Huiryeong Park
Zeina Saleh Kayali
21/03/2025
Création mondiale à Paris de la Passion selon les enfants de Zad Moultaka
Zeina Saleh Kayali
19/03/2025
Avec « Le Chemin de croix » de F. Liszt, le Festival du Bustan coche un niveau d’excellence jamais égalé
Gisèle Kayata Eid
17/03/2025
Les Jeudis musicaux de Saint Maron : sortir du drame par la beauté
Zeina Saleh Kayali
13/03/2025
'Basques Arabesques' de Naji Hakim : rencontre de cultures et de rythmes
Zeina Saleh Kayali
09/03/2025
Un hiver très vocal à Beit Tabaris
Zeina Saleh Kayali
09/03/2025
Le Liban dans la chanson : Une déclaration d’amour au pays du Cèdre
Nelly Helou
05/03/2025
Jam3a ou la rencontre de musiciens et d’artistes
04/03/2025
Ziad Kreidy sur tous les fronts musicaux
Zeina Saleh Kayali
04/03/2025
Sœur Marana Saad et l’amour de la beauté (Philokalia)
Zeina Saleh Kayali
04/03/2025