Le vernissage de l’exposition « La gravité des racines » (Comment s’en sortir sans sortir) de l’artiste Randa Ali Ahmad a eu lieu au Stone Garden Building en présence d’un grand nombre d’amis et de journalistes.
L’exposition nous plonge dans un univers où l’enracinement et l’aspiration à l’ailleurs s’entrelacent dans un dialogue profond. À travers une série de peintures et d’installations sculpturales, l’artiste décrypte l’équilibre fragile entre la terre et le ciel, l’attachement et l’exil, la lumière et l’ombre.
Avec des compositions où les formes oscillent entre figuration et abstraction, Randa Ali Ahmad invite le spectateur à interroger ses propres liens à l’espace et au temps. Chacune des 14 toiles est un fil tendu entre passé et présent, mémoire et oubli, ancrage et liberté. L’artiste capte les tensions invisibles qui nous habitent : cette gravité silencieuse qui nous retient, cet élan secret qui nous pousse vers l’inconnu.
« Cette exposition est une réflexion sur cet équilibre, comment nous sommes attachés à nos origines, à l’histoire, à la terre, tout en étant continuellement influencés par des forces invisibles qui façonnent notre existence » explique Randa Ali Ahmad.
Un art qui traverse les frontières
L’œuvre de Randa Ali Ahmad est une traversée, un pont. Entre Beyrouth et Los Angeles, entre l’Orient et l’Occident, elle capte dans ses toiles cette tension du déracinement, ce dialogue entre la mémoire et l’instant présent. Chaque pièce est une empreinte, un écho de ses voyages intérieurs et de son regard sur le monde.
Randa Ali Ahmad utilise plusieurs techniques pour donner vie à ses œuvres : l’acrylique sur toile, la technique mixte et l’argile autodurcissante qui lui permettent d’explorer la tension entre ancrage et légèreté, entre mémoire et transformation.
« Dans mon processus de création, j’ai travaillé avec des matériaux qui évoquent ces forces ; des tons terrestres, des textures organiques, des formes massives défiant la pesanteur, et d’autres plus légères, qui semblent pourtant enracinées ».
Ses couleurs, souvent profondes et vibrantes, traduisent une émotion brute, une quête d’équilibre dans le tumulte du réel. Ses œuvres, telles des traces de vie, interrogent la place de l’individu dans un monde en perpétuelle mutation.
Chaque pièce est une méditation sur l’appartenance, la résistance et l’abandon » précise l’artiste.
L’exposition ne se limite pas aux œuvres accrochées aux murs ; elle est pensée comme une expérience immersive. Le parcours scénographique joue sur la lumière et l’ombre, accentuant les contrastes et les tensions évoquées dans les toiles. 4 installations sculpturales ponctuent l’espace, renforçant l’idée de l’ancrage et du mouvement. Les textures et matières utilisées par l’artiste invitent le spectateur à un dialogue avec les œuvres.
«Cette série ne parle pas seulement de racines physiques ou d’attractions gravitationnelles, mais aussi des forces invisibles qui nous façonnent, qu’elles soient personnelles, culturelles ou élémentaires. » ajoute Randa Ali Ahmad. « Je vous invite à parcourir ces œuvres avec votre propre perception du poids et de l’ancrage ; à ressentir ce qui vous retient et ce qui vous libère.»
L'exposition se poursuit jusqu'au Mercredi 16 Avril 2025 (Inclus)
Lieu: Immeuble Stone Garden, Région Port (anciennement Mina Image Center)
Horaires d’ouverture: Tous les jours de 10h à 13h et de 15h à 18h
À propos de l’artiste
Randa Ali Ahmad est née en 1962 à Beyrouth, où elle vit et travaille actuellement. Elle a commencé son parcours artistique par une exposition de rue sur la rue Makhoul pendant son adolescence. Elle a poursuivi ses études formelles à l’Université Américaine Libanaise, obtenant un diplôme d’Associate of Arts avec la distinction du prix Sheikh Zayed.
Au milieu de la guerre civile libanaise, elle s’est installée à L’os Angeles, où elle a obtenu des diplômes en Design d’intérieur et en Arts Plastiques à UCLA. Sa première exposition à LosAngeles en 1988.
Elle a participé à des expositions collectives à Paris et à Beyrouth. Le travail de Randa témoigne de son évolution personnelle, capturant l’intersection de l’histoire, de la culture et de l’émotion. Ses peintures ont été exposées dans des expositions individuelles et collectives, affirmant ainsi sa position en tant qu’artiste contemporaine de renom.
Photo de l’exposition « La gravité des racines » (Comment s’en sortir sans sortir) de l’artiste Randa Ali Ahmad
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