« The Affirmative Happiness of a Green Dot »: contempler le vivant avec Hala Schoukair
30/04/2025|Mathilde Lamy de la Chapelle
À la galerie Saleh Barakat, jusqu’au 10 mai, Hala Schoukair présente « The Affirmative Happiness of a Green Dot », sa première exposition personnelle depuis huit ans. Un retour plus que réussi, signé par une exposition lumineuse et sensorielle qui célèbre la vie, dans sa forme la plus organique, la plus joyeuse aussi.
Hala Schoukair peint la vie, la vraie. Celle du mouvement des cellules, de la croissance silencieuse des plantes. Celle qui chatoie dans les plaines, qui éclot entre les dalles de bitume.
L’artiste peint une nature « vue de près », ni idéalisée, ni décorative. Face à ses toiles, semblables à des images au microscope, l’on se prend à imaginer des cultures de levures, des fonds marins grouillant de vie. Pourtant, la peintre l’affirme : rien n’est figuratif dans son travail. Chaque toile reste libre d’interprétation, de la même manière que l’artiste aime se laisser surprendre par ses œuvres, guidée par son inspiration et l’élan du geste.
Pour capter ce qui la traverse, Hala Schoukair a adopté, en 2020, de petits formats cartonnés, délaissant pour un temps ses grandes toiles, de celles qui habillent les murs de la galerie Saleh Barakat. Parmi ses peintures en format réduit, certaines, abstraites, frôlent l’onirisme, tandis que d’autres revisitent des motifs plus classiques, toujours teintés d’une joyeuse fantaisie.
L’artiste joue aussi avec les échelles et les pesanteurs. Sur ses grands tableaux monochromes, semblables à des vues de coupes de végétaux, on admire le minimalisme du dessin, la délicatesse du geste et les nuances de couleurs. Sur les canvas non traités, le travail de l’acrylique donne une impression d’aquarelle, et, sur quelques tableaux exposés, l’on découvre de très fines broderies se frayant un chemin entre les touches de peinture. Le tout donne une impression de légèreté, et les formes gravitent comme autant de particules.
Sensoriel, instinctif et lumineux sont les mots qui décrivent le mieux la nouvelle exposition d’Hala Schoukair. Poétique également. À la manière d’une entomologiste, l’artiste inspecte les végétaux et les insectes : « lorsque je les regarde, j’y trouve la même chose : et c’est ce qui fait le vivant ». Ses toiles, impressionnantes par leur taille, sont une fenêtre ouverte sur la nature, une invitation à la regarder de près et à la contempler.
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