Premier événement en France entièrement consacré à la musique savante libanaise, Les Musicales du Liban est un festival qui se propose de faire découvrir au public français la diversité des musiques libanaises, multiples et variées, à l’image de l’âme libanaise et à rappeler au public libanais combien son patrimoine musical est riche et intense.
Pour le deuxième concert de l’édition de printemps 2024 qui est la sixième du festival, les organisateurs ont fait appel à Wassim Soubra, pianiste et compositeur libanais résidant à Paris et dont le public avait déjà eu le privilège d’apprécier deux précédentes œuvres, Les Jardins d’Adonis et Beyrouth Oratorio.
Il vento, fabula poetica, est une création mondiale et Wassim Soubra affectionne le style de la cantate où pièces vocales et instrumentales s’enchaînent, parfois entrecoupées de textes parlés. Le compositeur est au piano et, avec la mezzo-soprano Ariana Vafadari et la violoncelliste Julie Sevilla Fraysse à ses côtés, le dialogue s’instaure immédiatement, fluide et homogène. La sonorité profonde et chaleureuse du violoncelle répond langoureusement au piano qui lui-même constitue un écrin idéal pour la voix bouleversante de pureté de la chanteuse.
L’œuvre se déploie en neuf mouvements et alterne entre moments instrumentaux et vocaux où chacun répond à l’autre dans une parfaite symbiose. La musique est précédée d’un texte écrit par le compositeur lui-même et qui donne le ton de cette fable poétique hors du commun :
Ecoute le vent, ses caresses, ses murmures, ses soupirs, ses frissons
Ce souffle qui vient de loin, de si loin
Poumon de notre terre, inspire, expire au rythme du mystère cosmique
Nous lie les uns aux autres
Dilue le fil du temps
Révèle l’invisible
Résiste
Le vent te déracine
Ecoute
Le vent t’enracine
Le langage musical de Wassim Soubra touche immédiatement au cœur et fait plonger dans les réminiscences d’un passé perdu. Oscillant entre Orient et Occident il interpelle et émeut, il emporte, comme le vent. Le public est conquis et en redemande. L’œuvre d’une durée d’une heure, se termine en apothéose par Femmes de mon pays, pièce mythique de Wassim Soubra sur un texte de Nadia Tuéni, qui est devenu l’hymne des femmes libanaises.
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