Le Liban devenait trop petit pour “Awal marra” (La première fois), le nouveau spectacle de Nicolas Tawk. Présenté à l’été 2024, il s’était produit à guichet fermé coup sur coup. Alors du 4 au 28 avril, l'humoriste part à l’assaut de la diaspora libanaise d’Europe, Dubaï et Riyadh, avec pas moins de 7 dates. Plein de générosité et de finesse, Nicolas est le premier sujet de dérision de ses spectacles, où la proximité qu’il crée avec le public invite à rire de nous, et à déceler ensemble ce qui nous rassemble. Il se confie à l’Agenda Culturel.
Quel a été votre parcours, qu’est-ce qui vous a amené au stand-up ?
Avant la scène et la photographie, j’étais architecte. J’avais une vie bien rangée, des horaires fixes et un salaire stable. En 2016 un grave accident de travail m’a tenu immobilisé pendant un an et demi. Je l’ai pris comme un nouveau départ. J’ai réalisé combien la vie est fragile et qu’il était temps de vivre des choses que j’aimais. Alors je suis devenu photographe, puis le stand-up est venu un peu par hasard. J’ai commencé par des shows de 5 minutes, le public a très vite accroché alors je m’y suis investi plus sérieusement. Il y a un côté addictif à faire rire les gens. C’était il y a 7 ans, aujourd’hui je m’estime très chanceux de pouvoir vivre de mes deux passions, et j’espère que cela durera encore longtemps.
Avec cette tournée votre carrière d'humoriste prend une nouvelle dimension, comment expliquez-vous un tel succès ?
Je pense que c’est avant tout parce que les gens se retrouvent dans les thèmes que j’aborde. Dans mes spectacles je ne m’attaque pas à de grands sujets existentiels, je parle de moi, de mes petites expériences quotidiennes, de la vie au Liban en général, de nos habitudes et de nos superstitions. J’essaie de le faire simplement et avec honnêteté, et je crois que ça soulage les gens, ça leur permet de se sentir moins seuls, de relativiser. Je m’efforce aussi à chaque fois de dialoguer au maximum avec le public pour que les gens se sentent impliqués le plus possible dans mes histoires. L’idée est de rire ensemble de nous, il y a donc une grande part d’improvisation qui rend chaque représentation un peu unique. Des gens m’ont confié être venu 3 ou 4 fois au même spectacle.
Votre spectacle “awal marra” est intégralement en arabe. Pourquoi donc le présenter en Europe sachant que vous n’allez y toucher qu’une population très ciblée ?
“Awal marra” veut dire “La première fois”. Dans ce spectacle j’évoque certains évènements de ma vie qui sont arrivés durant ces deux dernières années : un reportage en Irak, mon premier voyage à Paris, des rencontres amoureuses… Autant de petits éléments du quotidien à la portée de tout le monde, mais que j’ai vécu à la manière d’un Libanais. Aussi je ne peux m’adresser qu’à des Libanais ou à des gens qui nous sont proches, sinon je ne ferais rire personne ! Quand je raconte mon arrivée à Paris, je réveille le cliché du Libanais en voyage. C’est une forme d’autodérision et de retrouvailles dans ces petites habitudes, ces réflexes qui font ce que nous sommes, ce qui nous rassemble. Les gens y retrouvent un goût de leur pays, la maison qu’ils ont quittée. Il y a un peu de nostalgie là-dedans…
Dates de la tournée :
● Luxembourg, 4 avril
● Bruxelles, 5 avril
● Amsterdam, 7 avril
● Londres, 8 avril
● Paris, 10 avril
● Dubaï, 13 avril
● Riyadh, 28 avril
Réservations ici
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