C’est grâce à l’association Yvelinoise Libanais en Yvelines (LEY) que se sont tenus deux concerts les 7 et 8 décembre derniers avec des artistes libanais de très haut niveau. Le pianiste et compositeur Elie Maalouf et le président de LEY, Joe Abi Nader donnent une interview à deux voix à l’Agenda culturel.

Joe Abi Nader, présentez-nous l’association LEY

C’est une toute jeune association, fondée en novembre 2023 mais qui a déjà réalisé un bon nombre de projets dans le but de créer des liens entre Français et Libanais, entre eux et avec le Liban. Nous nous adressons surtout à la jeunesse franco-libanaise, née en France afin de jeter des ponts entre elle et son pays d’origine. Nous travaillons à créer des solutions innovantes et durables qui favorisent la croissance, l’autonomisation et le bien-être de notre communauté au Liban et en France. Nous souhaitons aussi faire connaître la richesse de la culture libanaise aux Français.

Elie Maalouf, en quoi ont consisté ces deux concerts ?

Nous étions un groupe de musiciens, instrumentistes et chanteurs et nous avons interprété quinze chants de Noël libanais, sous le titre de « Noël d’espoir ». Nous rêvons tous de voir renaître au Liban. Cette sombre période devrait déboucher sur la lumière. A la fin du récital, au moment où la chanteuse Christiane Najjar interprétait Li Beyrouth, des personnes ont fondu en larmes ! Le programme consistait en une suite orientale de Noël, composée de chants syriaques anciens et d’un florilège de chants orientaux et occidentaux en langues arabe, française et anglaise, ainsi qu’une pièce du répertoire byzantin a capella où le chœur et la chanteuse dialoguent, comme la tradition l’exige. Les deux concerts ont touché plus de 800 personnes dont l’émotion était palpable.

Qui étaient les musiciens ?

Outre moi-même au piano et au buzuk, Christiane Najjar dont la voix cristalline est absolument sublime, et qui porte en elle un extraordinaire message par rapport au chant sacré. La voix est pure et fine, sans vibrato. Exactement ce qu’il faut pour ce type de répertoire. Les autres musiciens étaient Imad Morkos au kanoun, et Marc Bollangier à la contrebasse. Nous étions accompagnés d’un ensemble vocal de cinq hommes, ce qui faisait un beau contraste avec la voix de la chanteuse : Joe Abi Nader, Jihad Bou Karam Chadi Kaï Pierre Leroy et Charbel Abi Nader.

Joe Abi Nader ces deux concerts étaient solidaires avec le Liban ?

Oui, les recettes sont allées d’une part à l’association Mission solidarité Liban qui parraine des enfants dans le sud du Liban et d’autre part à la ville de Zahlé afin d’aider à la restauration de l’église historique du Sacré Cœur.

Elie Maalouf quels sont vos projets ?

Je pars à Carquefou à côté de Nantes, avec le projet « Ex ode », un récital-concert autour de l’histoire familiale de Matias Chebel, un comédien argentin d’origine libanaise. Son grand-père lui a donné comme mission de rentrer au Liban, ce qu’il a fait à travers le récit de son arrière-grand-père. S’appuyant sur cette histoire et sur sa propre expérience d’exilé, il nous livre un récit plein d’humanité qui rend hommage aux migrants de tous les temps. Autour de lui, moi-même au piano, buzuq et percussions, et Marc Vorchin au saxophone, à la clarinette, flûte traversière accordéon et percussions. Le spectacle qui sera présenté les 16 et 17 décembre est émaillé de projection et il sera joué à Avignon tout le mois de juillet prochain.

Joe Abi Nader, quels sont les projets de LEY ?

Un jumelage, en mars 2025, entre deux villes de Villepreux dans les Yvelines et de Azour dans le caza de Jezzine. Nous travaillons sur un projet de bus médicalisé avec un médecin et une infirmière, qui vont sillonner la région afin d’offrir des soins aux personnes qui ne peuvent pas sortir de chez elles.