Alors que l’exposition de ses œuvres vient de se clôturer chez Neo Beirut à Badaro, Joana Mocachen répond aux questions de l’Agenda Culturel.
Comment êtes-vous « tombée » dans la peinture ?
Depuis toute petite, j’aimais beaucoup dessiner, c’était mon passetemps préféré. Mais je dessinais surtout des vêtements, plutôt des robes. Puis j’ai arrêté. Et un jour, il y a une huitaine d’année je reçois un choc esthétique en découvrant des œuvres de Picasso dans une exposition du musée Sursock à Beyrouth. Cela m’a instantanément donné l’envie de peindre.
Vous admirez l’œuvre de Picasso ?
Enormément et notamment sa période bleue. Bien que triste, cette couleur dégage à mon sens un grand calme et beaucoup de sérénité. Donc dans ma peinture, j’utilise abondamment ce bleu particulier.
Mais il y a dans vos toiles d’autres couleurs ?
Oui bien sûr, des couleurs fortes qui incarnent la vitalité. Je représente souvent le soleil, figure de l’espoir. Mes personnages ont parfois un œil ouvert et l’autre fermé, ce qui pour moi symbolise la résilience et la capacité à rebondir malgré les traumatismes que notre société a subis. Je voudrais, par ma peinture, transmettre un message d’espoir.
Votre formation de psychologue vous aide dans votre démarche artistique ?
Tout à fait car elle me permet d’approfondir mes personnages, et quand je les peins, j’essaye, à travers leur regard, de capter leur état d’âme.
La peinture peut-elle être une thérapie ?
Bien sûr ! Car la peinture permet de dégager les sentiments et elle agit comme une catharsis, une libération affective. Et quand on peint, on est focalisé sur l’instant présent. Pas d’angoisses du passé ni de peur de l’avenir. On est là, ici et maintenant.
Comment définiriez-vous votre langage pictural ?
Je m’inspire beaucoup de figures géométriques et de visages africains, dans le style du cubisme. Je peins sur des canevas avec de l’acrylique.
Que faut-il vous souhaiter ?
J’espère pouvoir exposer à nouveau d’ici trois ou quatre mois. Il me faut persévérer et je ne pourrai jamais arrêter de peindre. C’est mon viatique.
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