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Le chœur de l’USJ chante la musique sacrée de Poulenc

30/05/2024|Zeina Saleh Kayali

A quelques jours d’un important concert du chœur de l’USJ accompagné par l’Orchestre des Jeunesses musicales et la soprano franco-libanaise Yara Kasti, la cheffe d’orchestre Yasmina Sabbah répond aux questions de l’Agenda Culturel.

 

Vous présentez les 5 et 6 juin un programme très inédit au Liban ?

Oui il s’agit de la musique sacrée du compositeur français Francis Poulenc (1899-1963), trois œuvres majeures et bouleversantes : le Stabat mater, les Litanies à la Vierge noire et le Gloria.

 

Quelle est la particularité de cette musique ?

Elle est d’une écoute accessible, mais difficile à faire sonner pour les interprètes, trouver l’équilibre entre les voix pour que l’accord brille. C’est une musique extrêmement expressive dont il faut faire ressortir les couleurs. C’est un véritable défi pour le chœur. Il disait d’ailleurs lui-même : « Je ne suis pas un musicien cubiste, encore moins futuriste, et bien entendu pas impressionniste. Je suis un musicien sans étiquette. »

 

Pourquoi dit-on de Poulenc qu’il est « moine ou voyou » ?

Il fut l’auteur de musique libertine voire "gaillarde" autant qu’il fut l’auteur de musique religieuse où il a excellé, à partir de 1936, après son pèlerinage à Rocamadour pour panser la plaie du deuil d’un ami proche. Il vivait d’une part de manière dissolue, écumant la vie nocturne parisienne et d’autre part, il fut touché par la grâce divine lors de ce fameux pèlerinage à Rocamadour auprès de la Vierge noire qui lui a inspiré ces magnifiques litanies que nous allons interpréter. Cette diversité, cet éclectisme, ce refus d’être dans un tiroir, le placent alternativement chez les sérieux et chez les loufoques. « Moine ou voyou », c’était une formule du critique Claude Rostand pour exprimer la complexité de Poulenc, cette ambivalence que caractérise "une grande gravité due à sa foi catholique avec l’insouciance et la fantaisie".

 

Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous faites face en tant que cheffe d’orchestre ?

Elles sont multiples. Tout d’abord d’ordre financier. Nous avons la chance d’avoir le soutien de nos mécènes, de philanthropes et des Amis du chœur et nous les remercions vivement car sans eux nous ne pourrions pas exister. Mais cela ne suffit hélas pas et pour la première fois nous avons établi une billetterie. Les frais de deux concerts tels que ceux des 5 et 6 juin sont considérables et la billetterie en couvre à peine le tiers. D’autre part, le fait de n’avoir pas un orchestre complet au Liban (avec cuivres et vents) fait que nous devons pour certains répertoires, engager des musiciens étrangers et cela bien sûr fait gonfler l’addition.

 

 

Que répondriez-vous à ceux qui vous demandent « pourquoi aller à un concert de musique classique ? »

La musique classique a la réputation de ne pas être accessible mais ce n’est pas vrai.  Quand on assiste à un concert et que l’interprétation nous touche, si l’on essaye de comprendre les émotions du compositeur, on peut être transporté ! Et puis voir des choristes qui sont comme nous, crée un lien avec le public, une véritable connexion. 


Quels sont vos projets ?

Les 13 et 14 juillet Symphonic rock des grands standards du rock, réarrangés pour chœur et orchestre avec un amalgame d’extraits symphoniques.

 

 

Pour en savoir plus, cliquez ici

 

 

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