''La Musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée''. Platon
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La mort véritable est dans l’oubli. Effacer la mémoire est le plus grand préjudice que l’on puisse porter à l’avenir. Sans histoire, nous sommes réduits à des électrons libres à la merci de forces contraires. Bâtir sur du vide n’est pas porteur par définition. Alors, malgré les guerres, l’oppression, les exodes, la politique de la terre brûlée, gardons au fond de notre cœur, dans les replis de nos souvenirs, des lieux, des images, des mélodies que personne ne peut atteindre et détruire, un ancrage fort, une source profonde et intarissable, d’où pourront rejaillir tous les possibles.
Les instruments de musique les plus répandus dans la musique orientale sont :
Le rebab (Rababa) : Instrument de musique à une seule corde, le rebab est un instrument à archet dont la table et le fond sont faits en peau de mouton. La corde unique tendue sur le chevalet est faite de boyau ou bien de crins de cheval. Il se joue posé en diagonale sur le genou droit et fait entendre un son plaintif. Le rabab, ancêtre de la kamanja, est l’instrument à corde unique le plus ancien au monde.
Le Nay : Divinement célébré par Gebran Khalil Gebran, commun aux persans, aux turcs et aux arabes, le Nay est une flûte oblique de roseau évidée. Chez les Turcs et les Arabes, elle est percée de six trous de jeu antérieurs et d’un trou postérieur situé au milieu de l’instrument, qui peut être bouché par le pouce. Chez les Perses et les Égyptiens, elle comporte cinq à six trous. C’est le plus ancien instrument de musique connu dans l’histoire. Son utilisation par les Égyptiens remonte au 3eme millénaire avant JC. C’est un instrument poignant, difficile à jouer. Son timbre est poétique, mélancolique. Il a une place importante dans le monde islamique et particulièrement dans la culture soufie. Le poète Rumi fait souvent référence au nay comme symbole de l’âme humaine aspirant à sa connexion avec le divin. Ney pour les flûtes turques et persanes, nay pour les flûtes arabes, il est classé en fonction du nombre de trous et styles de jeu. C’est sur les rives du fleuve Abou Aly au nord du Liban que l’on trouve le meilleur roseau pour sa fabrication.
Le daff : Joué par les femmes à la cour de Haroun al-Rachid, c’est un cylindre de bois troué constitué d’une peau de bête tendue et de petites cymbales de cuivre. C’est un cousin des tambourins. Il est employé pour accompagner les refrains et les interludes lors des joutes poétiques.
Le oud : C’est l’instrument arabe le plus répandu et le plus apprécié. Guitare en forme de poire à 6 doubles cordes, il en diffère toutefois par son manche qui est une surface plane dépourvue de frettes.Il est mentionné dans la bible. Son nom signifie « une mince bande de bois ». Ses cordes sont pincées à l’aide d’un plectre appelé Richa. Grâce à son timbre chaud, c’est l’instrument idéal pour accompagner un chanteur car il peut interpréter la mélodie aussi bien que le rythme. C’est l’instrument préféré des compositeurs pour écrire de nouvelles mélodies. Les Oud sont encore fabriqués à la main et sur mesure à Al Mina, Ras Baalbeck et dans un pittoresque atelier de Moussaitbé à Beyrouth. Le Oud a donné naissance au luth occidental. Sa fabrication et sa pratique sont inscrits, depuis, 2022, sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. De nombreux ensembles l’intègrent désormais dans leur formation.
Le mejwez : Clarinette double en roseau et munie en son extrémité d’un second bout de roseau plus petit. Les deux tuyaux sont longs de 30 cm et ont 6 trous chacun. Ils sont fixés ensemble par une ficelle enduite de cire. Leurs trous respectifs se correspondent ce qui permet de jouer facilement sur les 2 tuyaux. Les bergers et les paysans jouent du mejwez durant les mariages ou les réjouissances. On dit de lui qu’il « réveille les morts ».
Le qanoun : Descendant de l’ancienne harpe égyptienne, ancêtre du clavecin, cousin de la cithare, il est constitué d’une planche de bois plate en forme de trapèze sur laquelle 81 cordes sont tendues en groupe de 3. L’instrument est placé à plat, sur les genoux du musicien ou sur une petite table. Les cordes du qanoun sont pincées avec 2 plectres attachés à l’index de chaque main. La plus ancienne mention de cet instrument dans la littérature arabe se trouve dans les contes des mille et une nuit au 10e s.
Le kamanja ou kamane. Violon oriental, il est essentiel à la musique arabe. Son timbre va du riche et chaud, tel qu’utilisé au violon occidental, au nasal et pénétrant. Instrument arabisé et adopté, il a depuis longtemps acquis un accordage, une technique de jeu et un style ornemental particulier. Il est en mesure de produire toutes les nuances du maqam (mode musical arabe).
La derbaké ou darbouka : Gaie et entrainante, c’est un instrument à percussion constitué initialement d’une caisse en terre cuite en forme de vase étranglé, tendue d’une peau de chèvre, de mouton, de chameau ou de poisson qui résiste mieux à l’humidité. De nos jours, on fabrique aussi des darboukas en laiton ou en métal. La derbaké peut produire des sons aigus ou très bas suivant l’endroit où l’on place les doigts. Pour en jouer, on pose sa partie supérieure sous le bras si l’on est debout ou sur la cuisse en position assise Elle est utilisée dans la musique populaire et dans la musique savante. Le compositeur libanais d’origine arménienne, Setrak Sarkissian, décédé en 2017 à l’âge de 80 ans s’est illustré parmi les meilleurs joueurs de Darbouka.
Le Tabl : Instrument à percussions que le musicien suspend à son cou, le tabl est traditionnellement formé d’une peau de vache tendue sur une caisse cylindrique creusée initialement dans un tronc d’arbre. Le joueur la fait résonner à l’aide de deux baguettes. Dans le temps, le tabl était utilisé, comme les cloches, pour réunir les gens sur la place et leur annoncer un événement ou une nouvelle. C’est le plus ancien instrument de musique fabriqué à partir d’un tronc d’arbre creux.
On appelle takht un orchestre composé d’instruments orientaux. D’effectif et de composition variable, il comprend généralement quatre instruments, le Oud, le Quanoun, le Nay et le Daff. Il n’a cessé de s’agrandir avec le temps jusqu’à englober une vingtaine d’instruments et de choristes. Le takht classique remonte à la période antéislamique. Sa dénomination (takht en arabe lit ou estrade) rappelle que les musiciens, autrefois, prenaient place sur des divans lorsqu’ils étaient invités dans les palais des califes et des sultans. Cette formation se rencontre au Proche-Orient (Syrie – Liban – Jordanie).
Le Liban peut aussi s’enorgueillir de musiciens qui ont orientalisé les instruments occidentaux en les adaptant de façon à pouvoir rendre les sonorités orientales. Exemples : Abdallah Chahine et son piano oriental dont la version définitive sort en 1954 des usines Hoffman à Vienne, Nassim Maalouf (cousin de l’écrivain Amin Maalouf et père du trompettiste Ibrahim Maalouf) et sa trompette arabe à quatre pistons.
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