« Randa Chante Aznavour » le 14 février à la Salle Claude-Léveillée : une St-Valentin magistralement jazzy.
Elle ne chante pas seulement Aznavour, mais le vit aussi. Et c’est peut-être la première raison pourquoi le concert de Randa Ghossoub, la veille de la St-Valentin à Montréal, à la Place des Arts, est incontournable.
Parce qu’Aznavour ce n’est pas seulement un texte, une voix, de la poésie ou de belles paroles, c’est un monument de sensibilité. Peu d’interprètes qui l’ont repris en concert, en français ou autre; la plupart de ceux qui ont adapté, mixé, réinterprété le grand Charles, ont laissé une impression d’inachevé auprès des spectateurs qui espéraient retrouver le frisson éprouvé en écoutant l’icône de la chanson française.
Randa a très vite compris qu’on ne pouvait pas « rechanter » Aznavour, mais qu’elle pouvait reprendre les tubes du chanteur disparu, qu’elle a personnellement connu, pour exprimer ses émotions à elle. Et c’est ce qu’elle a brillamment réussi dans son dernier album sorti en juin 2023 « Randa chante Aznavour », comme pour offrir en guise de cadeau au centenaire qu’il aurait été en 2024, le meilleur de sa voix et de son âme sur ses airs et avec ses mots à lui.
Dans son album, elle y met toute sa passion de « jazzywoman » avérée et dont elle a fait preuve depuis que, toute jeune déjà, elle montait sur scène et sur les planches des festivals. Une façon comme elle le dit de se rapprocher d « Aznavour (qui) s'était penché vers des orchestrations jazzy et avait même sorti un album intitulé "jazznavour » et de préciser « Les orchestrations de mon album rendent hommage à son amour des notes bleues ».
Du blues, mais aussi de l’improvisation inattendue sur les mélodies pourtant si connues, une certaine liberté créative dans l’interprétation du phrasé musical, de la voix cassée, des langues, français, arabe, anglais, espagnol qui s’enchevêtrent pour amplifier l’enchantement, de la tendresse pour chatouiller les sentiments et plein de mots doux chuchotés, psalmodiés. On l’aura compris. Les poèmes d’Aznavour dans la voix de Randa, c’est ce qu’aime le public : de l’émotion…
… Et de l’amour, parce que « cet immense parolier, interprète et comédien...vit, prononce, vibre et suinte le sentiment amoureux avec une intensité si particulière… Aznavour se conjugue tellement bien avec son penchant jazzy mais surtout aussi sur la thématique de l'amour illustré, si l’on peut dire, entre Jazznavour et Jazznamour ! Et d’ajouter « J'espère que le public de cupidons de la St-Valentin sera comblé par un répertoire taillé sur mesure entre les 10 morceaux de l'album et quelques titres de plus. »
Une soirée d’intense musicalité qui fera battre les cœurs, parachevée par la participation d’un écrin de grands musiciens pour mieux velouter encore la voix suave de la libano-canadienne. Elle sera accompagnée par Art Hirahara au piano (pianiste de Stacey Kent) avec qui elle avait co-signé les orchestrations sur l'album, d’Eric Lagacé, contrebassiste, avec qui elle collabore depuis plusieurs concerts déjà et qui d'ailleurs a enregistré avec elle l'album; le trompettiste de l'heure à Montréal, Lex French, originaire de la Nouvelle Zélande et enfin à la batterie Valérie Lacombe, son « addition féminine au sein des musiciens ».
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