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Rétrospective de la deuxième Biennale d’Aix-en-Provence

27/12/2024|Bérine Pharaon

La deuxième Biennale d’Aix-en-Provence (2024), qui s’est déroulée en deux temps — du 6 avril au 29 juin et du 21 septembre au 14 décembre — a su attirer 300 000 spectateurs, dont 40 % de visiteurs internationaux. Cet événement d’envergure a proposé une programmation éclectique et généreuse : 52 propositions artistiques, dont 114 gratuites, réparties sur 68 lieux, réunissant plus de 190 artistes issus de 16 nationalités (60 locaux, 50 libanais) et mobilisant 90 partenaires*. Théâtre, arts de la rue, musique, cinéma, danse, littérature, art contemporain et numérique, ainsi que la cuisine libanaise, vécue comme une expérience conviviale, ont convergé pour célébrer la création sous toutes ses formes.



Le centre historique d’Aix-en-Provence et ses lieux emblématiques ont offert des écrins majestueux pour accueillir ces œuvres, illustrant les liens profonds entre la France et le Liban, deux nations riches en histoire et en culture. Ces espaces symboliques ont marqué la continuité d’une route partagée, notamment à travers la célébration du vingtième anniversaire du jumelage entre Aix-en-Provence et Baalbeck. Cet anniversaire a pris tout son sens grâce à la biennale, notamment à travers l’initiative "Au cœur du Liban", organisée du 7 au 21 décembre sous l’égide de Madame Jeanine Mège Morin, présidente de l’association Perspective-Art Contemporain. Cette initiative a mobilisé écoles d’art, artistes locaux et élèves des lycées aixois pour offrir un bouquet artistique d’une rare intensité.

Parmi les nombreux moments marquants de cette biennale, j’ai été particulièrement touchée par les lectures, dialogues et cycles de conférences d’experts. L’une d’elles, "Quand la mer baigne le Liban", animée par Yves Henocque et Antoine Lafitte (Plan Bleu), a mis à l’honneur ma photographie intitulée Le Bateau Phénicien, œuvre maîtresse de ma série Mare Nostrum. Cette photographie, véritable allégorie visuelle, était accompagnée de cette citation de Gibran Khalil Gibran « Je suis voyageur et navigateur. Et tous les jours, je découvre un nouveau continent dans les profondeurs de mon âme. »



Cette citation a résonné comme un symbole puissant des échanges millénaires en Méditerranée et a conclu la conférence sur une note d’espoir et de force.

Sélectionnée antérieurement pour l’exposition collective Voyage(s) en Méditerranée à Paris et mise en lumière par le média culturel franco-polonais Saisons de Cultures, cette œuvre témoigne de la résilience du Liban et de sa capacité à vibrer au cœur de la scène culturelle internationale. Elle illustre aussi la richesse des univers multiples et imbriqués qu’artistes et écrivains apportent, contribuant à la singularité et à la réussite de cet événement.

À titre personnel, cette biennale a été une occasion précieuse de rendre hommage à mes racines esthétiques, libanaises et françaises. Mes œuvres, situées à la croisée de ces deux cultures, ont trouvé un écho particulier dans ce dialogue artistique, mettant en lumière ce pont méditerranéen qui relie l’Orient et l’Occident.

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à Madame Sophie Joissains, maire d’Aix-en-Provence, ainsi qu’à son équipe et à celle de la Biennale, pour leur vision et leur engagement. Mes remerciements s’adressent également aux partenaires et sponsors, tout particulièrement à Château Kefraya, grand vin du Liban, dont le soutien indéfectible a permis à cet événement de rayonner bien au-delà de nos frontières. Grâce à leur engagement, ainsi qu’à celui des institutions locales et mécènes, cette biennale a montré combien l’art est un puissant vecteur de rapprochement entre les peuples.

Enfin, je remercie chaleureusement les auteurs, conférenciers, artistes engagés — dont certains sont désormais devenus des amis — ainsi que le public, tant aixois qu’international, pour leur sensibilité et leur bienveillance. Leur implication a insufflé une énergie formidable jusqu’à la clôture de la biennale. Ensemble, nous avons célébré avec éclat la force de l’art, vecteur de mémoire, de partage et d’avenir.


Bérine Pharaon est artiste photographe et exposante à la biennale.

 

*Source : article de journal La Provence, samedi 14 décembre 2024, p. 5, "Biennale : 300 000 spectateurs, un succès indéniable" par Malik Teffahi-Richard et le site www.biennale-aix.fr


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