Pour le troisième volet de cette saison d’automne, un programme de musique sacrée interprété par Georges Daccache à l’orgue et les chantres Lena Farah et Salam Geha. Georges Daccache, pianiste, organiste, compositeur et co-fondateur du festival Musicales du Liban à Paris, répond aux questions de l’Agenda Culturel.
Quelle est la différence entre chantre et chanteur ?
Le chantre est celui qui célèbre quelque chose. En l’occurrence ici la louange de Dieu. Lena Farah et Salam Geha sont des chantres donc des interprètes spécialisés dans le répertoire de musique sacrée. Alors que le terme chanteur s’applique plutôt à la musique profane.
Quelle est la particularité de Lena Farah et Salam Geha ?
Ils sont tous deux spécialistes du chant syro-maronite et ont reçu leur formation sous l’égide du père Louis Hage (1938-2010), l’un des compositeurs au programme du concert et fondateur de la première faculté de musicologie au Moyen-Orient. Lena Farah et Salam Geha sont d’ardents défenseurs du répertoire moderne maronite. Leur interprétation est empreinte de souplesse et du détachement qui est nécessaire pour valoriser le texte et le chant et non mettre en valeur leur propre voix.
Que vont-ils interpréter, avec vous-même à l’orgue ?
Un florilège d’œuvres du patrimoine musical libanais sacré des 20e et 21e siècles, répertoire ancestral qui a été revisité par des grands noms de la composition de musique sacrée contemporaine. Chaque compositeur y a imprimé sa propre particularité et sa propre sensibilité.
Pourriez-vous nous en donner quelques exemples avec la caractéristique de chacun ?
Le père Louis Hage comme déjà cité, le père Boulos Achkar (1881-1962), pionnier de la notation musicale sur ce répertoire, le père Youssef Achkar (1937-2020) dont les mélodies très populaires ont fait les beaux jours de la chaîne de télévision Télélumière, le père Youssef El Khoury (1920-2009) qui a introduit la polyphonie dans ce répertoire monodique et qui fut directeur du Conservatoire, le père Elie Kesrouani (1949-2023) grand spécialiste du chant syriaque, inspiré par le répertoire arabo-oriental (mouachahat) et premier à avoir noté le répertoire syriaque dans son ensemble (orthodoxe, chaldéen etc), le père Khalil Rahmé (né en 1963), fondateur du chœur NDU et qui a travaillé sur la polyphonie tout en alliant l’écriture occidentale à son âme maronite, Ziad Rahbani (né en 1956) fils de la grande Feyrouz que l’on attend pas forcément dans ce répertoire mais qui a écrit des mélodies sacrées restées très célèbres et le père Milad Tarabay (né en 1968) , Doyen de la faculté de musique de de l’USEK et dont l’œuvre s’inspire de la tradition des premiers chants de l’église avec une touche arabo orientale.
A part leur œuvre sacrée y-a-t-il un point commun entre certains de ces compositeurs ?
Oui les pères Boulos Achkar, Youssef Khoury et Louis Hage ont tous trois, à des époques différentes bien sûr, dirigé le chœur de la Cathédrale Notre-Dame du Liban à Paris où se déroulent nos trois concerts !
Dimanche 1er décembre à 16h en la cathédrale ND du Liban à Paris (17 rue d’Ulm, 75005)
Pour en savoir plus et pour le programme, cliquez ici
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